C’est dans un futur bâtiment moderne et technologique, que la direction de l’Agriculture compte stocker des semences de plants essentiels à l’autonomie alimentaire et au secteur primaire. En cas de cyclone et en prévision des changements climatiques, les stocks permettraient ainsi de relancer des productions. « Ça nous permettra de pouvoir fournir aux agriculteurs des semences qui ont été protégées, explique Taivini Teai, ministre de l’Agriculture. C’est une méthode utilisée dans beaucoup d’autres pays. Il est important que la Polynésie française se dote de cet outil indispensable. »
Autre innovation très attendue : une zone de quarantaine pour les espèces végétales importées au fenua. « Le charme de ce projet-là, c’est que les semences vont dans des frigos. Et les plantes qui arrivent en quarantaine, c’est une quarantaine complètement isolée, y compris en terme de circulation d’air, détaille le chef de la cellule de recherche, innovation et valorisation Maurice Wong. Ça fait partie du défi technologique qu’on a demandé aux architectes. Les structures en serres supportent la lumière du jour, et en même temps, on a des températures correctes pour les plantes. Et on a un système de neutralisation de tous les pathogènes avant évacuation à l’extérieur. »
L’objectif est de protéger le fenua de toute nouvelle espèce invasive. Car les pestes ont un lourd impact sur les productions agricoles. En 2014, un virus véhiculé par la mouche blanche avait décimé tous les plants de tomates de Tahiti en seulement trois mois. « On a eu une chute de production. Il a fallu que les producteurs retravaillent les sélections de tomates etc. On estime que, depuis qu’il est arrivé, ça a coûté à la Polynésie 3 milliards. »
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À l’Agropol, on tient à rappeler les règles en vigueur en matière de biosécurité à l’entrée sur le territoire, et à les faire respecter, en faisant appel à la responsabilité de chacun. Car une fois que la peste est entrée sur le territoire, impossible de s’en débarrasser à moins de la détecter dès les premières heures.
Julie Grandgirad, Entomologiste agricole, mène un programme de recherche de lutte biologique, grâce aux insectes qui vont attaquer les ravageurs. « On a trois élevages principaux pour l’instant donc les micro-guêpes qu’on élève pour lutter contre les mouches des fruits, une autre micro-guêpe qu’on élève pour lutter contre l’hispine du cocotier qu’on appelle aussi le brontispa qui s’attaque aux palmes de cocotiers. Et on est en train d’élever des coccinelles aussi pour lutter contre les pucerons. »
L’agropol 3 est financé par le Pays et l’État pour un montant de 300 millions de Fcfp. Il devrait être fonctionnel début 2025.