On utilise ses termes parfois à tort et à travers : recyclable, biodégradable, compostable. L’écologie est devenu un enjeu marketing dans les rayons des magasins. Mais dans notre production de déchets, qu’entend-on par chacun de ces termes ?
Un produit est « recyclable » lorsqu’il peut, en fin de vie, être réintroduit dans le cycle de production en lieu et place d’une partie ou de la totalité de la matière première neuve. Papiers, cartons, bouteilles et flacons en plastique, boites de conserve et canettes en aluminium, sont les seuls déchets qui peuvent être récupérés par le centre de tri de Motu Uta à Tahiti. Ils doivent être jetés propres dans le bac vert. « C’est une priorité la propreté des déchets car nous sommes sur une île, et tous nos déchets doivent partir à l’étranger pour être recyclés. Pour réussir cette opération, il faut prendre des containers maritimes. Si nos déchets sont sales, ils seront refusés par les compagnies maritimes voire par les douanes à l’arrivée. (…) Si c’est un déchet sale, vous le mettez dans le bac gris. Si c’est un déchet sale que vous pouvez nettoyer, mettez le dans le bac vert, mais il ne faut pas non plus passer 5-10 minutes à le nettoyer, car après le bilan environnemental serait nul et même négatif » explique Benoît Layrle, directeur général de Fenua Ma.
Par exemple, les bouteilles en plastique vont devenir de nouvelles bouteilles en plastique ou du tissu synthétique comme la laine polaire, les papiers et les cartons vont rejoindre les usines de recyclage de la papeterie, les objets en métal ou en aluminium redeviendront des objets en métal ou en aluminium. Le verre est également recyclable et est revalorisé à Tahiti.
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Le terme « biodégradable » s’applique lui à la matière organique susceptible de se décomposer dans un environnement favorable et sous l’action de micro-organismes. C’est sans effet néfaste sur l’environnement comme des épluchures de fruits laissées à l’air libre.
Enfin, pour réduire le volume de nos poubelles, le compostage permet un nouvel usage de nos déchets pour créer son propre fertilisant. Déchets alimentaires, cartons et certains plastiques peuvent être utilisés selon Karel Luciani, ce spécialiste du compostage: « Tout ce qui est naturel, tout ce que l’on va consommer, toutes les épluchures, tous les déchets du jardin, c’est biodégradable, donc c’est compostable. On peut faire son compost à la maison. C’est très simple, il suffit d’avoir un petit bac ou un coin de jardin, et d’apprendre les bases. (…) On peut même y mettre du carton et certains plastiques. Aujourd’hui, il y a des plastiques qui sont fabriqués à partir de matériaux biodégradables. (…) Quand on composte, on va réduire le volume de déchets dans notre bac gris. En Polynésie, environ 60% du volume du bac gris représente des bio déchets qu’on peut composter à la maison ».
Pour autant, l’usage des sacs plastique dits biodégradables peut être remis en cause. Des études ont prouvé qu’au bout de trois ans, différents modèles de sac dits biodégradables ne s’étaient pas dégradés au fil du temps, dans l’air, l’eau et sur terre.