Pas si simple de contrôler tout le flux de marchandises sur les quais de Motu Uta. Les agents de la biosécurité contrôlent et sensibilisent armateurs et particuliers à l’importance de déclarer les marchandises à risques comme les plantes, fruits et légumes, ou encore les agrégats. Autant de produits qui peuvent être vecteurs d’organismes nuisibles comme la petite fourmi de feu.
Pour expédier dans les îles, il faut l’autorisation de transport interinsulaire. La déclaration au service phytosanitaire est gratuite et doit se faire avant le connaissement. Pour ceux qui souhaitent expédier de la marchandise par bateau, Laurène Benteyn, chargée de la sécurité des navires de la SNP, explique en détails les démarches : « ils vont à la cellule phytosanitaire qui est juste derrière la SNP, et là, ils doivent donner leur quantité, quel est le type de marchandise et ensuite, le phytosanitaire leur remet un papier et ce document-là, on doit le retransmettre au service fret ».
Le feu vert de la biosécurité est une garantie pour protéger les îles peu infestées par des espèces nuisibles. Dans l’une des glacières par exemple, des salades et des bananes à destination des Tuamotu, mais aucun étiquetage d’un contrôle phytosanitaire. Le pointeur de la compagnie maritime est informé et le propriétaire de la marchandise doit retourner déclarer ses produits. Pour Anthéa Supply, responsable des flux maritimes à la direction de la biosécurité, il s’agit davantage de faire de la prévention : « l’idée, ce n’est pas pour l’instant de sanctionner, c’est vraiment de sensibiliser la population pour leur dire ‘aidez-nous à protéger le fenua’. Parce que c’est vraiment un travail collaboratif ».
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Le contrôle de biosécurité, ce n’est pas systématiquement un traitement au four. Des contrôles visuels suffisent en général pour écarter tout risque. La direction de l’agriculture expédie pour la première fois 400 pieds de ‘uru aux Tuamotu. Malgré une certification qui garantit un travail de préparation et de contrôle en amont des plantes, chaque pied est une deuxième fois vérifié avant l’embarquement : « les pots sont envoyés avec de la terre, ce qui n’est normalement pas possible », détaille Haia Tama, technicien en charge des expérimentations agricole à la DAG. « Par contre, on a un substrat qui est contrôlé. Ça va être du gravier et de la bourre de coco importée, donc pas de terre, ce qui va éviter une prolifération des pestes ».
Le traitement chimique s’impose néanmoins pour certaines marchandises comme le bois. Tasseaux, copeaux, et même les caisses sont placées au four durant 24h. Ces bois seront exportés et le pays destinataire exige des produits qui répondent à des normes internationales.