Cétacés : comment les observer sans les agresser ?

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C’est actuellement la saison des baleines en Polynésie. Une période propice à l’observation de mammifères. Mais en la matière, la réglementions est stricte et trop peu souvent respectée alors que le fenua est le 2ᵉ sanctuaire marin du monde. Ce que déplore l’association Mata Tohora qui sensibilise le grand public aux bons comportements pour admirer les cétacés sans les déranger.

Publié le 15/09/2024 à 9:24 - Mise à jour le 15/09/2024 à 9:39

C’est actuellement la saison des baleines en Polynésie. Une période propice à l’observation de mammifères. Mais en la matière, la réglementions est stricte et trop peu souvent respectée alors que le fenua est le 2ᵉ sanctuaire marin du monde. Ce que déplore l’association Mata Tohora qui sensibilise le grand public aux bons comportements pour admirer les cétacés sans les déranger.

Dauphins et baleines sillonnent régulièrement à cette saison les eaux au large du Musée de Tahiti et ses îles à Punaauia. Un lieu connu pour ceux qui apprécient de les observer au plus près.

L’association Mata Tohora intervient au travers de sa « route des cétacés » pour informer le grand public. « L’objectif, c’est de le sensibiliser et de l’informer. De donner des informations en biologie, en écologie et en écotoxicologie, des polluants, des toxiques que l’on retrouve finalement dans leur peau ou dans leur gras. Un enfant éclairé est un enfant qui sera respectueux pour l’avenir », explique Agnès Benet, biologiste et fondatrice de l’association.

La plupart des participants ont fait le déplacement pour mieux comprendre le fonctionnement des cétacés. « On habite ici depuis pas très longtemps et on a envie de rapidement se faire à notre environnement », indique une mère de famille, « on veut expliquer aux enfants ce qu’il y a autour d’eux, comment se comporter ».

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Au même moment, à quelques dizaines de mètres du rivage, plusieurs embarcations poursuivaient un banc de dauphins. Une illustration ces comportements à éviter.

« Quand je vois ça, ça me fait de la peine pour les animaux. Ces gens-là savent qu’ils n’ont pas le droit de venir dans la baie les déranger. Ils les encerclent. Ils font tout ce qu’il ne faut pas faire », souffle un bénévole de l’association.

« Tous les ans, à la saison des baleines, on observe que ça à Punaauia. Certains sont respectueux, mais si on est là aujourd’hui, c’est que ce n’est pas le cas pour beaucoup d’autres », ajoute un autre.

La réglementation est pourtant claire. « Pour les dauphins, c’est 30 mètres en bateau et dans l’eau. À partir de 300 mètres, il faut réduire sa vitesse à 3 nœuds pour éviter tout risque de collision, mais aussi par rapport au bruit. Ce sont des animaux qui entendent très bien dans l’eau. Le bruit est vraiment dérageant pour eux », rappelle une bénévole de l’association.

« Il y a encore du taquage des dauphins », constate également Agnès Benet, « j’ai fait une étude pour la Direction de l’environnement dans cette baie, pour les dauphins à long bec. Elle montre un grand dérangement des dauphins par les bateaux et les jet-skis qui les pourchassent ».

Les contrevenants risquent pourtant gros. Le Code de l’environnement prévoit des amendes allant jusqu’à 17 millions de francs et la saisie du matériel. Et la règlementation va encore se durcir à la fin de l’année. Le nombre maximal de navires exploités par les sociétés de « whale watching » passera de 2 à un. Et des horaires d’observation seront instaurés. 

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