Dans la baie de Matavai, la mer gagne du terrain

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Les habitants de la baie de Matavai devront-ils quitter leur propriété face à la mer. L’érosion de la bande côtière et la forte houle des derniers jours n’ont pas épargné cette plage de sable noir. Certains riverains craignent de voir des habitations tomber, arrachées par les vagues.

Publié le 20/02/2024 à 17:12 - Mise à jour le 21/02/2024 à 15:24

Les habitants de la baie de Matavai devront-ils quitter leur propriété face à la mer. L’érosion de la bande côtière et la forte houle des derniers jours n’ont pas épargné cette plage de sable noir. Certains riverains craignent de voir des habitations tomber, arrachées par les vagues.

Sur la longue plage de sable noir de la baie de Matavai, les vagues font le bonheur des surfeurs. Denis Helme y a grandi. Au fil des années, il a vu la mer grignoter le rivage. Il l’assure, le décor a radicalement changé. « Il faudrait que le sable revienne, c’était la plus grande plage avant, maintenant c’est la plus petite » , regrette-t-il.

À l’érosion naturelle du littoral s’ajoutent chaque année des épisodes de forte houle. La côte recule, et l’eau enlève de plus en plus de sable au fil du temps. Quelques photos dates des années 1990 (diapo 1 ci-dessous) montrent en effet une plage beaucoup plus large, loin des habitations. Une trentaine d’années plus tard, l’une des maison en bord de mer risque de tomber (diapo 2).

L’enrochement censé protégé l’habitation n’a pas résisté à la forte houle de ce mois de février. C’est la première fois que son occupant voit la mer venir taper le mur aussi fort. Autour, d’énormes volumes de plage ont disparu. « On le voit au niveau des grands arbres qui sont là depuis des années. La mer est tellement montée qu’ils tombent… On essaie de se débrouiller avec nos maigres moyens » , soupire-t-il.

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Le long du rivage, douze enrochements ont été construits par des propriétaires pour se protéger des assauts des vagues, comme souvent en Polynésie. Mais selon la géologue Christine Masson, cette protection n’est pas sans conséquences sur les mouvements naturels des stocks de sable. « Les conditions exceptionnelles qu’on vient de vivre, on ne peut pas faire grand-chose, relativise-t-elle. Le sable va revenir en condition normale. La question est de savoir si l’on a modifié les conditions normales. Si on a fait des épis, des enrochements, le sable ne reviendra pas » , alerte-t-elle.

Crédit Photo : TNTV

Pour freiner l’érosion et préserver la ligne de côte, sans forcément bâtir des murs de roches, il existe selon elle d’autres méthodes. « Si on a déjà une plage sableuse, on peut la protéger avec de la végétalisation ou des méthodes douces, type boudins géotextiles pour freiner les vagues. Mais souvent, question de pression foncière, on fait des lignes cadastrales toutes droites, et donc des murs et des enrochements. Là, on perturbe bien le système » .

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