Une entreprise du fenua a découvert un actif cosmétique dans le rori, le concombre de mer, et plus particulièrement, dans ses sécrétions. Tahiti Marine Biotech a étudié deux variétés de concombres de mer : les rori à mamelles blanches, holothuria fuscogilva et les rori à mamelles noires, holothuria whitmaei. « Les concombres de mer sont très consommés, mondialement connus pour leurs propriétés nutritionnelles, médicinales et cosmétiques, rappelle Kahaia Bu Luc, directrice technique adjointe chez Tahiti Marine Product. On savait déjà que l’animal en lui-même avait une certaine valeur très convoitée. (…) On s’est intéressés aux sécrétions et on a découvert qu’il y avait un actif cosmétique très riche. (…) On a des allégations qui prouvent qu’il a des propriétés antiâges et exfoliantes ».
Lire aussi : Quatre entreprises polynésiennes à la conquête du marché de Singapour
Baptisé Sea Healer™, cet actif sera utilisé dans la fabrication d’une gamme de produits. Une première. Ces cosmétiques, un sérum, une crème et un masque, seront commercialisés d’ici la fin de l’année, en Polynésie, mais aussi en Asie.
Fin 2023, des représentants de la start-up polynésienne s’étaient d’ailleurs rendus à Singapour avec 3 autres entreprises du fenua pour un voyage de prospection organisé par la CCISM.
– PUBLICITE –
« L’Asie parce qu’on sait que c’est un marché qui va fonctionner. Ils ont dans leurs habitudes de consommer le rori, les anciens connaissent les bienfaits du rori. On sait qu’il y a ce potentiel en Asie donc c’est un peu notre target du moment. Mais on n’est pas du tout fermés à s’ouvrir à d’autres marchés plus tard. »
Préserver les espèces en danger
Tahiti Marine Biotech utilise les concombres de mer produits en aquaculture à Vairao par Tahiti Marine Products. Grâce à un procédé innovant et breveté, l’entreprise prélève les sécrétions de rori sans aucune souffrance pour l’animal. Les concombres de mer sont ensuite relâchés dans les bassins. Un procédé qui contribue à la préservation des espèces, menacées par la surpêche et inscrites à la Cites (Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages en danger). « On a l’écloserie et la nurserie. Une fois que les animaux sont à taille convenable, on les met en parc dans les lagons. Tout ce cycle est vertueux. On n’a aucun intrant nocif dans le procédé d’aquaculture et ils grandissent de manière naturelle dans nos lagons. (…) Il ne faut pas oublier que les concombres de mer, on en a besoin, que c’est important pour tout le système biologique. Ce sont deux espèces en voie de disparition, donc on tient à les préserver. »
L’entreprise envisage de développer d’autres produits dans le futur afin d’exploiter toutes les propriétés du Sea Healer™.