Si des otaries avaient déjà été observées aux Australes en 2012 ou encore 2016, c’est depuis 2019, qu’elles s’échouent désormais régulièrement, chaque année, toujours dans le même archipel, rappelle Mata Tohora. Il s’agit souvent de bébés, maigres, parfois malades et déshydratés. En effet, dans le lagon, les otaries ne peuvent pas se nourrir. Contactée, Agnès Benet, fondatrice et directrice de l’association, précisent que les otaries se nourrissent de krill (petit crustacé) qui ne se trouve quasiment pas dans nos eaux, ou encore de poissons de grande profondeur. Et selon l’âge des bébés, ils peuvent même être encore au lait maternel. Le chiot (nom donné aux bébés otaries) reste en moyenne 3 ans auprès de sa mère.
La biologiste rappelle qu’il ne faut pas s’en approcher ni les nourrir. « Elles sont en phase de repos ou sont blessées ou malades ». Les otaries viennent se reposer à terre, et repartent ensuite en mer. C’est un comportement normal.
Depuis mi-juin, ce sont à nouveau 3 jeunes otaries à fourrure qui ont été observées à Rurutu et à Raivavae. « Grâce aux témoins et à la mairie, nous suivons discrètement pour mieux comprendre. Est-ce les mêmes ? Difficile à dire. Pour le savoir, Mata Tohora a proposé un protocole d’identification à la DIREN afin de mieux comprendre ce phénomène, certes, pas nouveau, mais qui intrigue » indique l’association qui lance un appel aux pêcheurs des Australes : « si vous avez remarqué quelque chose de particulier (présence d’orques ? présence d’un groupe d’otaries…)? Merci de nous informer afin de mieux comprendre ce qu’il se passe ».
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Pour rappel, les otaries sont des mammifères marins et elles sont donc protégées en Polynésie française. La procédure liée aux échouages s’applique comme pour tout mammifère marin. Pour intervenir, les vétérinaires et membres de Mata Tohora ont donc besoin d’une autorisation du gouvernement et de disposer d’un budget pour le rapatriement en avion et les frais divers liés aux soins de l’animal.