Des tonnes de pneus en attente d’une seconde vie à Paihoro

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On les change une fois qu’ils sont usés ou crevés : les pneus de nos véhicules sont des déchets encombrants. Au fil des années, ils se sont accumulés au centre d’enfouissement technique (CET) de Taravao, lorsqu’ils ne sont pas jetés dans la nature ou brulés. Pour valoriser ces déchets de l’industrie du pneumatique, le syndicat Fenua Ma a mis en place une nouvelle filière de revalorisation.

Publié le 31/01/2024 à 9:24 - Mise à jour le 31/01/2024 à 16:09

On les change une fois qu’ils sont usés ou crevés : les pneus de nos véhicules sont des déchets encombrants. Au fil des années, ils se sont accumulés au centre d’enfouissement technique (CET) de Taravao, lorsqu’ils ne sont pas jetés dans la nature ou brulés. Pour valoriser ces déchets de l’industrie du pneumatique, le syndicat Fenua Ma a mis en place une nouvelle filière de revalorisation.


Le centre d’enfouissement technique de Paihoro stocke depuis une dizaine d’années les pneus usés et crevés : 3 000 tonnes de déchets qui aujourd’hui peuvent être transformés grâce à une broyeuse. « La machine arrive à digérer progressivement cette partie tout en récupérant aussi les déchets quotidiens amenés par les professionnels » explique Benoît Layrle, directeur général de Fenua Ma.

Ces dernières années, en plus du stock historique, les volumes d’entrée de pneus ont augmenté, passant de 400 tonnes à 600 – 800 tonnes. Bonne nouvelle, une partie de ce volume ne sera pas jetée dans le lagon ou brulé dans la nature. Ces déchets inertes sont transformés en chips de pneus. Le rendement de la machine qui tournait jusqu’à présent deux à trois fois par semaine va augmenter : « On est parti pour faire à peu près du 1 800 tonnes par an. Les pneus sont broyés, transformés en chips. Ce sont des gros morceaux qui font maximum 20 – 25 centimètres de long, et qui ont une capacité de drain assez importante, sans créer du jus de déchets ».

Dans un garage spécialisé en pneumatique de Papeete, 300 à 400 pneus sont changés chaque mois. Ils ne sont pas gardés longtemps sur place pour des raisons d’espace, mais aussi de sécurité. Le stockage des pneus neufs et usés répond à des normes d’autorisation strictes pour limiter les risques d’incendie. « On est responsable de nos déchets. On évacue régulièrement pour éviter d’encombrer l’atelier. (…) Environ une fois à deux fois par semaine, une soixantaine de pneus partent à la décharge » déclare Natua Teurua, monteur de pneus.

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L’industrie du pneumatique salue la création d’une filière de recyclage, même si elle a un coût pour les professionnels. Ce garage paye en moyenne 100 000 Fcfp par mois l’évacuation des pneus vers le centre de tri de Motu Uta. « Il faut qu’on joue le jeu parce que les pneus dans la nature, ça fait de la pollution, des gites à moustiques… Jusqu’à présent, ils étaient enfouis, maintenant, on sait que Fenua Ma a mis un système de broyage, donc il faut absolument les emmener pour l’environnement » déclare David Loncle, responsable commercial.

Un pneu est constitué de caoutchouc, de ferraille et de tissus. Sa valorisation en broyat peut être utile pour de nombreuses applications pour les travaux publics. Fenua Ma les utilise directement sur le site du CET. « Nous utilisons une grande partie de ces chips pour drainer le réseau d’absorption du biogaz qui se dégage des déchets, donc on crée des canalisations qui sont protégées par ce matelas de chips de pneus. Ça va l’entourer et permettre une meilleure protection et un meilleur aspect drainant » précise Benoît Layrle.

La palette d’usage est donc large pour donner une seconde vie à ces pneus déchiquetés. En Europe, les chips de pneus sont utilisées pour concevoir des bassins d’orage, des remblais ou encore des murs de soutènements.

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