TNTV : Qu’est-ce que ce message « Fight For 1 Point 5 » ?
Laiza Pautehea : « C’est se battre pour qu’on puisse rester à 1.5°C (limiter le réchauffement climatique moyen à 1.5°C, NDLR). C’est un effort qui est demandé à tout le monde. Tu sais, on parle du fameux Ohana, c’est la solidarité, c’est la famille. Il y a (…) un concept aussi dans le monde qui dit que quand quelque chose est pollué, nous sommes touchés, c’est une réaction en chaîne. On ne peut pas rester sans rien faire. Il faut se lever, il faut le faire. Là ce sont les accords de Paris (12 décembre, date anniversaire, NDLR),le « 1.5 », c’est le message que porte toutes les ONG, toutes les associations de par le monde pour cet événement là. Tous les pays ont signé pour le « 1.5 ». Nous sommes là en tant que citoyens pour dire qu’on veut le changement, on veut aider et on est prêts à tout parce que de toute manière, on ne peut pas faire autrement. On risque nos vies si on continue comme ça. »
Pourquoi menez-vous ce genre d’actions ? Vous essayez de faire réfléchir les gens et de les choquer peut-être ?
« En les invitant à venir et à ramasser les déchets, il y en a plein qui arrivent et, en fait, tout le monde est fâché, tout le monde est énervé, tout le monde critique. Mais le jour où on met la main à la pâte et qu’on commence à ramasser des choses, on comprend des choses. Il y a des idées qui nous viennent et on se dit que c’est tellement difficile des fois, on est là à essayer d’attraper le déchet qui est très loin. Et on se dit ‘si seulement ils avaient mis dans la poubelle, je ne serai pas là à le ramasser’. Du coup on réfléchit à une façon de séduire les pollueurs pour qu’ils arrêtent de polluer et qu’ils aient envie de mettre dans la poubelle. »
Cette façon de communiquer pour l’environnement, est-ce que cela marche ? Vous voyez des résultats ?
« Alors on ne le voit pas sur la masse populaire physiquement. Les gens viennent comme ils peuvent. Mais on remarque qu’il y a des associations qui se sont créées comme l’association Tai Haruru. Il y a quelques mois, c’était vraiment sale, il y avait des bouteilles de bières, les familles ne voulaient plus aller là bas. Et là, il y a une semaine, la plage était remplie de personnes. Les familles sont revenues sur la plage parce que c’est propre, parce qu’il y a des gens qui se sont levés, qui se sont dit ‘on ne peut plus continuer comme ça’. De toute manière tout le monde va arriver à ce moment là, à ce niveau là, parce qu’à un moment donné on va se rendre compte que, regardez bien autour de nous : il y a plein de déchets partout, la population est en train d’augmenter. Il y a plein de voitures… Mais on peut peut-être revenir sur nous les Polynésiens, faire ici, fabriquer ici. Bien sûr on ne peut pas stopper les importations comme ça. Mais on peut peut-être faire des efforts. Et revenir sur qui nous sommes… »
– PUBLICITE –
Travailler en ce sens en tout cas..
« Oui… circuit court. Et je suis sûre que ça va ramener les emplois ici en Polynésie. »