Des jeunes pieds de caféiers sont prêts à prendre racine sur les hauteurs de la presqu’île. Sur un terrain, trois variétés de la famille des arabicas vont se nourrir de la terre locale et de la chaleur tropicale. Le Caturra, qui existe déjà au fenua, le Starmaya et le Marsellesa. Deux nouvelles variétés qui ont été introduites en 2022 sous le contrôle de la direction de l’agriculture. « Elles sont censées être plus productives, plus résistantes aux maladies et de meilleure qualité. Après, tout ça, c’est de la théorie, on verra dans deux ans, la pratique » explique Laurent Jacquemin, producteur – torréfacteur
Les semences ont grandi à la pépinière de Papara. 1 200 pieds sont aujourd’hui prêts à être plantés. Et c’est là tout l’enjeu : redynamiser une filière qui était jadis un levier économique dans le secteur primaire. Dans les années 60, la Polynésie produisait 80 tonnes de café vert par an avec des vergers de 150 hectares répartis dans plusieurs archipels. « Aujourd’hui, on est plutôt sur une production de 2 à 3 tonnes par an de café pour 60 hectares aux Australes principalement, à Rimatara, Rurutu et Rapa, mais de plans qui sont vieillissants » indique Tetia Peu, ingénieure agronome des filières horticoles et plantes médicinales à la DAG.
Avec une bonne terre, du soleil, et de l’humidité, tous les ingrédients semblent réunis pour que ces caféiers poussent : « On est en train de faire des parcelles test. C’est tout un protocole avec des espacements, des distances… de chaque variété qu’on va planter. On va suivre sur les 3- 4 prochaines années la production, la qualité de chacune des variétés pour, à terme, dire si elles sont intéressantes à exploiter sur le long terme » précise Laurent Jacquemin.
– PUBLICITE –
Avec des grains 100% polynésiens, le torréfacteur compte travailler une nouvelle gamme de café et découvrir de nouveaux arômes : « Comme pour le vin, c’est la terre qui est le premier facteur de goût. C’est dur de dire se le café va être amer, acide… On verra vraiment ce que ça donne dans quelque temps ».
À l’image de la vanille ou du rhum de Tahiti, les producteurs de café locaux envisagent de se fédérer pour valoriser ce produit du terroir polynésien. Les grains de ces nouvelles plantations pourront être récoltés d’ici trois ans.