La gestion de l’économie bleue passée au crible à l’UPF

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C’est une thématique qui revient souvent et qui concerne particulièrement la Polynésie et ses 5 millions de km2 de ZEE. Celle de gouvernance des océans. Jusqu’à demain, l’université organise un séminaire international sur l’économie bleue. Plusieurs leaders de la région Asie-Pacifique ont répondu présent avec un objectif : celui de préserver les ressources marines. Pour la Polynésie, c’est l’occasion de s’inspirer de ce qui marche et de défendre un modèle de gestion de la pêche ancré dans les traditions polynésiennes

Publié le 31/05/2022 à 10:52 - Mise à jour le 31/05/2022 à 10:56

C’est une thématique qui revient souvent et qui concerne particulièrement la Polynésie et ses 5 millions de km2 de ZEE. Celle de gouvernance des océans. Jusqu’à demain, l’université organise un séminaire international sur l’économie bleue. Plusieurs leaders de la région Asie-Pacifique ont répondu présent avec un objectif : celui de préserver les ressources marines. Pour la Polynésie, c’est l’occasion de s’inspirer de ce qui marche et de défendre un modèle de gestion de la pêche ancré dans les traditions polynésiennes

À Punaauia, les pêcheurs constatent qu’il est plus difficile chaque année de trouver du poisson en quantité. Avec son poti marara, Steeve Vanbalou est contraint d’aller plus au large : « Déjà on est obligés de faire 24 nautiques voire 30 à 40 nautiques et j’ai même des amis qui vont derrière Tetiaroa. C’est déjà loin. On est obligés d’aller plus loin et pour ramasser des petites tailles. »

Acteur de l’économie bleue à son échelle, Steeve a vu l’état de l’océan se dégrader en l’espace de 30 ans. Pour préserver ce garde-manger, la prise de conscience doit être immédiate. « Ça commence par regarder où on jette nos détritus, nos huiles usagées lorsqu’on fait les vidanges. Tout ça c’est important. »

Thématique chère à la Polynésie, la gestion des océans et des ressources marines, c’est l’axe principale du séminaire organisé aujourd’hui et demain à l’UPF. L’occasion pour le pays d’exposer son modèle de pêche durable, et de rappeler que depuis 1996, la Polynésie ne délivre plus de licence de pêche aux navires étrangers. « Notre effort de pêche est de 6000 tonnes par an alors que la pêche illégale dans le Pacifique représente 300 000 tonnes », déclare le ministre de l’Environnement Heremoana Maamaatuaiahutapu.

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Si le Pays compte bien s’inspirer de ce qui marche à l’international, il rappelle que certains concepts à l’instar des aires marines protégées ne sont pas forcément adaptés à la Polynésie. Hors de question par exemple d’interdire la pêche sur les zones côtières réservées à la pêche traditionnelle. « Mais qu’est-ce qu’on entend par pêche traditionnelle ? Si on prend les critères internationaux, un bateau de pêche de plus de 12 mètres est un navire de pêche industrielle. Donc si on s’en tient à cette règlementation internationale, nos bonitiers sont des navires de pêche industrielle. Ce n’est pas la technique de pêche que l’on considère comme impactante. C’est la taille du bateau. »

Ce séminaire n’est pas le premier rendez-vous sur les enjeux maritimes inscrits à l’agenda de la Polynésie. Le One Ocean Summit et plus récemment le Blue Ocean Summit ont déjà permis d’évoquer longuement la gouvernance des océans. Au-delà des mots, les défenseurs de l’environnement attendent désormais des avancées significatives et des actions concrètes.

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