La loi anti-plastique peut-elle vraiment être appliquée ?

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Couverts en bambou, sacs en papiers ou en amidon de maïs : les alternatives au plastique se développent depuis quelques années, au fenua. Et le Pays passe à la vitesse supérieure : la loi sur la réduction du plastique à usage unique déploie une série de mesures qui vont entrer progressivement en vigueur jusqu’en 2028. Dès le 1ᵉʳ juillet, l’utilisation de pailles, touillettes ou gobelets en plastique seront proscrits. Puis la vaisselle jetable dans les roulottes, en début d’année prochaine. Mais les professionnels de la restauration sont-ils prêts à sortir du plastique jetable ?

Publié le 21/02/2025 à 15:54 - Mise à jour le 21/02/2025 à 16:02

Couverts en bambou, sacs en papiers ou en amidon de maïs : les alternatives au plastique se développent depuis quelques années, au fenua. Et le Pays passe à la vitesse supérieure : la loi sur la réduction du plastique à usage unique déploie une série de mesures qui vont entrer progressivement en vigueur jusqu’en 2028. Dès le 1ᵉʳ juillet, l’utilisation de pailles, touillettes ou gobelets en plastique seront proscrits. Puis la vaisselle jetable dans les roulottes, en début d’année prochaine. Mais les professionnels de la restauration sont-ils prêts à sortir du plastique jetable ?

Il est partout : le plastique a profondément modifié nos modes de consommation. Modulable, léger et peu onéreux : c’est un contenant pratique pour transporter nos aliments au quotidien.

Mais parce que son usage intensif menace nos écosystèmes, une loi pour en finir avec les plastiques à usage unique est établie. Entrée en vigueur depuis quelques semaines, elle prévoit l’arrêt de la commercialisation des contenants et emballages polluants.

Volontaires, les commerçants du marché de Pirae se sentent pourtant démunis. À l’image de Repeta Mahaa, vendeuse de plats traditionnels : « On prépare nos produits, on met des gants. Ils sont en plastique. On met nos produits dans des barquettes, qui sont en plastique. On filme nos barquettes… avec du plastique. On est livrés à nous-mêmes. Les autorités ne nous ont pas aidés. Il n’y a pas de solution s’il n’y a plus de plastique. On a essayé, mais on n’y arrive pas. »

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La nouvelle règlementation prévoit dans un premier temps l’élimination de la vaisselle et des contenants en plastique, jetable. Puis les emballages et films alimentaires suivront.

L’enseigne américaine de restauration rapide au grand « M » jaune a d’ores et déjà pris les devants. « À la fin de l’année 2025, on n’aura plus de plastique dans nos restaurants, annonce Maxime Antoine-Michard, gérant. C’est une démarche qui a été entamée depuis longtemps. C’est l’enseigne qui s’est imposée ce calendrier. Ce n’est pas un calendrier qui nous a été imposé par le gouvernement. La démarche a déjà été engagée. On utilise des couverts en bois, des pailles en carton. On n’a jamais utilisé de sacs en plastique. On a toujours utilisé des sacs en papier donc oui, on va continuer cette démarche dans le temps et avec un calendrier relativement court puisque fin 2025 on n’aura déjà plus de plastique dans nos restaurants. On va difficilement pouvoir se mettre en place, en tout cas pas selon le calendrier qui a été fixé parce que c’est un calendrier extrêmement serré. par ailleurs, ce qu’on regrette, c’est un manque de concertation avec les professionnels et surtout un manque de concertation avec les professionnels et surtout un manque de prise en compte des réalités de notre quotidien d’exploitants. »

Si l’esprit de la loi apparait vertueux, dans la pratique, elle génère un certain nombre d’effets pervers… « Ce qu’il faut savoir, c’est que le texte qui a été mis en place en Polynésie au mois de septembre 2024, c’est exactement le même texte qui a été mis en place en Europe, au niveau européen et il a été abrogé à la fin de l’année 2024 parce qu’ils se sont aperçus que les règles qui étaient mises en place avaient beaucoup plus d’effets négatifs que positifs. Ça a nécessité l’utilisation de beaucoup de détergents, une consommation très importante d’électricité et d’eau, ce qui est totalement contradictoire avec la protection de l’environnement. Donc ce texte qui vient d’être mis en place en Polynésie, a été abrogé il y a trois mois au niveau européen. »

Enfin, la nouvelle réglementation prévoit des amendes majorées, sur le principe du pollueur payeur.  

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