« Nous drainons l’humanité de sa substance vitale par la surconsommation vampirique et l’utilisation non durable que nous faisons de l’eau, et nous provoquons son évaporation en réchauffant la planète. » C’est par cette formule choc que le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, a dénoncé l’action humaine sur les ressources planétaire en eau. Un plaidoyer engagé qui en cette journée mondiale de l’eau, a une résonnance particulière jusqu’au fenua. « Les spécialistes en géopolitique pensent que s’il y a une troisième guerre mondiale, le sujet, ce sera l’eau, déclare le ministre de l’Environnement Heremoana Maamaatuaiahutapu. Donc nous en tout cas, nous ne voulons pas être dans la même situation que certains pays dans le monde. ».
À titre de comparaison, un Polynésien consomme quasiment deux fois plus d’eau qu’un habitant métropolitain. Il est également plus gourmand qu’un habitant des Antilles ou de Nouvelle-Calédonie.
Pourtant, des efforts notoires ont été réalisés depuis quelques décennies :
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« Sur Papeete, on est passés en 30 ans d’une consommation par abonnés de 600m3 par an à 200, 250 m3 par an, donc le Polynésien, quand il fait attention, peu diminuer sa consommation, note le directeur de la Polynésienne des eaux, Mathieu Desetres. Et tout ça de toute façon, ça se voit en bas de la facture et ça permet à chacun d’économiser et de mieux gérer son budget. »
Cette réduction de la consommation d’eau, localement, a été soutenue par l’arrivée de la télérelève par le biais de compteurs intelligents
« La télérelève permet à chaque usager, chaque abonné du service de suivre en temps réel sa consommation en eau. Donc il va pouvoir être alerté via des SMS ou des mails en cas de surconsommation donc c’est idéal pour suivre son budget, et en cas de fuite, ce qui permet de réagir au plus vite et de réparer sa fuite. »
D’autres solutions plus évidentes pourraient également voir le jour : « Par exemple, à Pirae notamment où il y a énormément de terrains de football, est-ce que c’est normal que les terrains de football soient arrosé avec de l’eau potable, relève le ministre. Il faudra, à un moment donné, comme cela se fait de plus en plus ailleurs, voir comment on peut arroser ces grands espaces autrement qu’avec de l’eau potable. Cette réflexion doit aussi être menée auprès du monde agricole. Il ne s’agit pas de dire « on ne fait plus » mais il faut peut-être trouver une autre solution parce que l’eau va devenir de plus en plus précieuse. »
Avec des ressources et besoins en eau différents d’un archipel à un autre, La Polynésie pourrait, selon les autorités, devenir un laboratoire à ciel ouvert pour éviter une raréfaction de l’or bleu. « Si on arrive à trouver une solution pour fournir de l’eau dans un atoll des Tuamotu, cette solution sera exportable dans quasiment toutes les îles du Pacifique. »
L’ONU souligne dans son rapport qu’un quart de la Population mondiale n’en dispose toujours pas.