Dans les pharmacies, de nombreuses seringues sont utilisées pour vacciner. Elles nécessitent un tri particulier. Car elles entrent dans la catégorie des déchets d’activités de soins à risques infectieux. Des déchets de nature PCT (Piquants Coupants Tranchants).
Les seringues et autres aiguilles doivent être déposées dans des boites jaunes. Mais dans son stock, Agnès Haddad, présidente du syndicat des pharmaciens de Polynésie récupère aussi les déchets qu’elle ne produit pas. « C’est au bon vouloir des pharmaciens et de nos grossistes qui nous aident beaucoup. Certains pharmaciens ont passé des contrats avec Technival pour faire reprendre tous ces Dasri. Donc les patients peuvent ramener dans certaines pharmacies leurs déchets qui seront traités par Technival. Et tout ça, c’est aux frais de chaque pharmacien.«
En théorie, chaque usager est responsable de ses déchets. Mais les patients en auto-traitement pour le diabète qui utilisent des seringues, n’ont pas tous ce genre de boîte à domicile.
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Les aiguilles se retrouvent parfois dans des bouteilles en plastique jetées dans les bacs verts. Le risque sanitaire est important pour le personnel de collecte des ordures ménagères. « Les personnes qui manipulent peuvent se piquer avec, éventuellement attraper des maladies. Donc le mieux c’est d’avoir la boite Dasri. »
Des solutions existent avec des boîtes de plus petit format.
En 2021, selon la CPS, 10500 personnes étaient en auto traitement. Cela représente une production de 3.5 tonnes de déchets piquants coupant tranchant sur un an.
Les pharmaciens et le syndicat fenua Ma avaient alors interpellé le Pays pour mettre en place une filière de collecte, à l’image de celle déjà existante pour les médicaments non utilisés. Filière financée par la taxe pour l’environnement, la TEAP.
Les patients en auto-traitement pourraient ainsi récolter et déposer des boites spéciales Dasri dans les officines.
Mais depuis deux ans, aucun budget n’a jamais été alloué. Selon Glanda Melix directrice du centre de santé environnementale, « rien que l’élimination de ces tonnes de déchets, ça tournait autour de 1 million. Mais nous, on a voulu intégrer aussi le coût des boites jaunes, c’est-à-dire que ce coût-là puisse être intégré dans ce dispositif. Ce sont les boites jaunes qui augmentaient le coût. On avait estimé à presque 10 millions, mais ça se sont des données de 2021. »
Aujourd’hui, les déchets à risque infectieux des pharmacies et de plusieurs établissements de santé sont traités à Tipaerui chez un opérateur privé. Les combinaisons souillées, pansements, mais aussi déchets coupants sont broyés et décontaminés dans un banaliseur. Les déchets finiront en centre d’enfouissement technique.
Chaque trimestre, les déchets infectieux broyés font l’objet d’une analyse sanitaire. Cet opérateur local en collecte et traite 12 à 13 tonnes chaque année.