Les grands fonds marins, des écosystèmes peu connus

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L’office français de la biodiversité et le museum national d’histoire naturelle, sollicités par le gouvernement Fritch, ont présenté le bilan de leur étude sur les grands fonds marins, ce mercredi à la présidence. Avec une observation notoire, celle du risque que représente l’exploitation minière pour la biodiversité.

Publié le 06/03/2024 à 17:34 - Mise à jour le 07/03/2024 à 9:40

L’office français de la biodiversité et le museum national d’histoire naturelle, sollicités par le gouvernement Fritch, ont présenté le bilan de leur étude sur les grands fonds marins, ce mercredi à la présidence. Avec une observation notoire, celle du risque que représente l’exploitation minière pour la biodiversité.


Dans les grands fonds marins, des mollusques, des crustacés, des poissons et des éponges forment un écosystème fragile et encore peu étudié. Sarah Samadi, professeure de biologie marine au Museum national d’histoire naturelle venue présenter ce mercredi le bilan de son étude à la présidence, ne cache pas que la communauté scientifique manque de données au sujet de cette biodiversité.

« Ces données sont très distordues, parce qu’on a regardé plus à certains endroits qu’à d’autres, note-t-elle. On a beaucoup regardé les sources hydrothermales et les plaines à nodules polymétalliques dans les zones internationales. Pour attaquer le problème en Polynésie, il faut trouver des moyens qui soient moins coûteux pour être déployés à grande échelle. C’est cela qui nous apportera des réponses » .

Si des études océanographiques ont déjà eu lieu en Polynésie, l’immensité de la ZEE et l’éloignement géographique ne permettent pas de collecter de nouvelles informations. Une certitude des spécialistes, toutefois : la pression des industries minières sur les plaines abyssales est de plus en plus forte pour récolter les nodules polymétalliques. Chez nos voisins des îles Cook, l’exploration a débuté

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De son côté, Moetai Brotherson milite pour la prudence au sujet des ressources minérales. « On a aujourd’hui une ZEE dans laquelle on fait une pêche responsable à la palangre. Les thons vont-ils rester chez nous si nous exploitons les fonds marins ? C’est une question à laquelle personne n’a de réponse« , prévient le président du Pays. En 2022, la Polynésie française s’est positionnée en faveur d’un moratoire sur l’exploration des fonds marins

Lire aussi – Fonds marins : le Pays et l’État ont « des positions alignées » selon Moetai Brotherson

De quoi rassurer les associations de protection de l’environnement qui restent toutefois vigilantes. « Le terme exploration reste ambigu, souligne la vice-présidente de la FAPE (Fédération des Associations de Protection de l’Environnement) Moea Pereyre. L’histoire a montré que les explorations ont donné lieu à des exploitations. Notre inquiétude est là« .

Au-delà du savoir scientifique, Sarah Samadi estime que la question de l’extraction de minéraux soulève celle de la consommation. « Lorsqu’on va rechercher des ressources minérales sur terre, on fait des dégâts énormes sur l’environnement, la biodiversité, les populations humaines… Sous l’eau, c’est pareil. La question est de savoir comment peut-on faire pour avoir besoin de moins de ressources« , conclut-elle.

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