Une équipe de scientifiques de l’Institut de recherche pour le développement (IRD) de Nouméa s’est rendue du 2 au 11 juillet sur l’îlot Surprise, à quelque 200 kilomètres de la pointe nord-ouest de la Grande Terre de Nouvelle-Calédonie. Isolé de toute perturbation humaine, ce confetti, en réserve intégrale, est l’un des rares sanctuaires d’oiseaux marins et de récif corallien de la planète. « Bien que l’on soit en hiver, nous avons recensé une population d’oiseaux de 35 000 individus dont beaucoup en période de reproduction », a indiqué Martin Thibault, ornithologue, citant plusieurs espèces de Fous, les Puffins du Pacifique, les Frégates et les Noddis.
L’objectif de ce programme, baptisé Iguane, est de déterminer le lien entre les déjections d’oiseaux marins, riches en azote et en phosphate, sur les coraux, mis en contact par le biais du ruissellement ou de la percolation sous l’îlot. « On sait que ce guano a de manière générale des effets d’enrichissement mais nous voulons déterminer dans quelle mesure et dans quel sens il influence le métabolisme des coraux« , a expliqué Anne Lorrain, chef du projet.
Des travaux ont déjà mis en évidence l’impact positif des fientes d’oiseaux sur les coraux dont plus de 60% sont, à l’échelle mondiale, menacés par le réchauffement climatique.
« Nous pensons que des conclusions un peu hâtives ont été tirées. Nous voulons savoir quelle forme d’azote a un impact physiologique sur les coraux », a précisé Fanny Houlbreque, chargée de recherche. « Nous sommes dans une situation d’urgence telle que toute piste permettant de mieux conserver les coraux et les oiseaux marins doit être explorée », a-t-elle également indiqué.
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Outre des échantillons à visée scientifique, les membres de la mission ont également ramené de l’îlot Surprise, deux sacs de 100 litres remplis de déchets en plastiques. Des bouteilles, des bouchons ou des tongs charriés par les marées sur les rives de ce joyau des récifs calédoniens.