Moorea : le succès de l’écomusée Te Fare Natura depuis son ouverture

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Inauguré en juillet 2021, l'écomusée Te Fare Natura de Moorea s’est rapidement imposé dans le paysage culturel polynésien, mais aussi national. Vitrine de la culture et de la biodiversité locales, il est également un outil de réinsertion sociale puisqu’en 2 ans, ce musée a formé une centaine de jeunes originaires de l’île sœur.

Publié le 05/01/2024 à 10:08 - Mise à jour le 05/01/2024 à 10:11

Inauguré en juillet 2021, l'écomusée Te Fare Natura de Moorea s’est rapidement imposé dans le paysage culturel polynésien, mais aussi national. Vitrine de la culture et de la biodiversité locales, il est également un outil de réinsertion sociale puisqu’en 2 ans, ce musée a formé une centaine de jeunes originaires de l’île sœur.

Récemment élu parmi les 10 plus beaux écomusées de France par le mensuel Beaux Arts Magazine, le Fare Natura de Moorea a su trouver son public depuis son ouverture en juillet 2021. La preuve en est puisqu’avec 70 000 visiteurs en deux ans, L’écomusée a dépassé ses objectifs de 25 000 visiteurs par an : « Cet objectif de 25 000 visiteurs avait été fixé avant le Covid. Donc on aurait pu penser que suite Covid, on aurait eu moins de visiteurs que prévu, et au final, on a un nombre de visiteurs légèrement supérieur aux objectifs qu’on s’était fixé, donc on est très satisfait » se réjouit Olivier Poté, directeur de l’écomusée.

Situé à l’entrée de la vallée d’Opunohu, ce musée aux courbes reconnaissables entre mille, fait la part belle aux écosystèmes sous-marins et à la culture polynésienne. Il s’est rapidement imposé dans le cœur des habitants de Moorea : « Ce qui est chouette, c’est que quand les habitants de la vallée parlent du Fare Natura, ils disent ‘notre Fare Natura’, ‘notre musée’. C’est une très grande fierté. Et on joue le jeu aussi. Quand on embauche des jeunes, on prend ceux qui habitent le plus près du musée, quand on doit faire appel à des prestataires, on prend ceux qui habitent juste à côté du musée. On est vraiment dans une logique écomusée, où c’est le territoire autour du musée qui doit bénéficier du développement apporté par le musée ».

Une proximité qui fait ses preuves, puisque sur les 100 jeunes de l’île embauchés en service civique, 90% ont soit trouvé un emploi, soit créé leur entreprise. « Les retours qu’on a des visiteurs sont sur l’accueil et les visites réalisés par les jeunes du musée, et cela fait extrêmement plaisir. Au final, même si le bâtiment est superbe on a relativement peu de remarques sur la beauté du bâtiment. C’est aussi ça le tourisme intelligent, permettre aux visiteurs de créer des liens avec la jeunesse polynésienne, et ce musée a réussi son pari ».

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Pour Vaihi Teihotaata, jeune guide au sein de l’écomusée, la formation qu’elle a reçue lui a permis de sortir de sa zone de confort et de se découvrir un potentiel inattendu : « Depuis que je suis ici, je parle beaucoup à la clientèle. Avant d’arriver ici, je ne parlais presque à personne ».

Pour renforcer sa mission de préservation de la biodiversité, Te Fare Natura a lancé depuis peu sa « bouturothèque » permettant de référencer des plantes endémiques et importées par les premiers polynésiens : « Au-delà de leur aspect agronomique ou horticole, elles ont une histoire. Ce sont des plantes qui ont été transportées par les pirogues polynésiennes et sélectionnées par les agriculteurs polynésiens depuis plus de 3 000 ans. Donc elles ont une valeur patrimoniale, une valeur alimentaire. Et dans les enjeux que doit faire faire aujourd’hui la Polynésie, notamment l’autonomie alimentaire, ce sont clairement des plantes qui ont quelque chose à apporter pour l’avenir. Elles ont été sélectionnées par le passé et vont probablement nourrir les Polynésiens à l’avenir ou les renourrir » précise Olivier Poté.

Un avenir qui s’annonce donc radieux pour l’écomusée qui envisage pour cette année 2024 la mise en place de collaborations avec de nombreux musées du Pacifique.

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