Où jeter les masques pour limiter la pollution ? Que faire de ceux en tissu ?

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La crise du Covid-19 entraîne avec elle de nouveaux comportements et surtout de nouveaux déchets tels que les gants en latex, les masques de protection... Jetables, oui, mais n'importe comment et n'importe où, non. Quant aux masques en tissu, plutôt que de les jeter, et si on leur donnait une nouvelle vie ?

Publié le 28/05/2020 à 11:41 - Mise à jour le 08/06/2020 à 15:24

La crise du Covid-19 entraîne avec elle de nouveaux comportements et surtout de nouveaux déchets tels que les gants en latex, les masques de protection... Jetables, oui, mais n'importe comment et n'importe où, non. Quant aux masques en tissu, plutôt que de les jeter, et si on leur donnait une nouvelle vie ?


Si leur port est fortement recommandé pour limiter la propagation du Covid-19, il est tout autant recommandé de ne pas les jeter sur la voie publique ou en pleine nature. Les masques de protection font désormais partie intégrante de notre quotidien, pour une durée indéterminée, et en quelques mois déjà, ils polluent bien (trop) notre planète. En métropole, les éboueurs parisiens ont retrouvé des masques laissés à l’abandon, et qui peuvent en plus représenter un risque de contamination.


Dans la mer également, on a retrouvé à côté des habituelles bouteilles et pailles en plastique sur la Côte d’Azur : flacons de gels hydroalcooliques, gants en latex, masques de protection jetables…


« Ce n’est que le début et si rien ne change, ça va devenir un vrai désastre écologique et peut-être même sanitaire » a déclaré l’association Opération Mer Propre en métropole. Même en Asie, les détritus liés au Covid-19 commencent à envahir les eaux, comme on le voit à Hong Kong :

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Et en Polynésie, il n’y a pas de raison que l’on ne soit pas épargné : « Pourquoi cela n’arriverait pas ici ? Surtout que le masque est volatile, avec le vent, la pluie… » nous dit Sarah Dukhan de Zéro Déchet Tahiti, qui déplore une montée d’incivilités avec la crise et d’usage de plastique. Par exemple, nombreux sont ceux durant les mois de confinement à avoir vu des ananas emballés individuellement dans du plastique dans les supermarchés ou encore des « salad bar » transformés en barquettes en plastique individuelles. Une bonne nouvelle malgré tout est tombée il y a quelques semaines : l’assemblée de la Polynésie a voté en séance plénière l’interdiction des sacs en plastique à usage unique.

Privilégier les masques en tissu, et bien jeter ceux dits « en papier » mais qui sont en fait… en plastique

La décomposition des masques chirurgicaux et FFP2 dans la nature prendrait environ 450 ans, soit quasiment autant qu’un sac plastique. Ces masques sont réalisés à partir de polypropène non tissé -un dérivé du pétrole. C’est un polymère qui s’apparente à du plastique et que l’on retrouve dans les couches, les serviettes hygiéniques… Sans compter que les masques jetables contiennent également de l’acier pour les barrettes nasales et des élastiques. Ces masques ne sont donc non biodégradables et non recyclables. Et venant souvent de Chine, leur transport est aussi source de pollution.


Un consortium d’institutions scientifiques, dont le CNRS (plus d’infos ICI), travaille au recyclage de ces masques en vue d’une réutilisation : passage à l’autoclave (vapeur sous pression) à 121 °C, irradiation par rayons gamma… Des solutions qui restent peu accessibles au grand public. Au Canada, la Fondation David Suzuki propose une production de masques compostables. Toujours au Canada, des chercheurs de l’Université de la Colombie-Britannique (UBC) ont conçu un masque à partir de différentes de bois biodégradables.


À moins d’être un professionnel de la santé ou une personne malade ou en contact avec un malade, les masques en tissu -réutilisables et fabriqués localement- sont ainsi à privilégier afin de diminuer son empreinte environnementale.

Lire aussi > Covid-19 : des masques en papier pour se protéger

Pour les masques « jetables » après quelques heures d’utilisation, il ne faut surtout pas les jeter dans les toilettes, mais dans les poubelles. Chaque masque doit être mis dans un sac poubelle dédié, résistant, et disposant d’un système de fermeture fonctionnelle, puis conservé 24 heures. Il peut ensuite être jeté dans le sac poubelle à ordures ménagères, puis dans le bac gris. Il ne faut surtout pas les mettre dans le bac vert, puisqu’il ne se recycle pas, indique Benoit Layrle, directeur du syndicat Fenua Ma.

Les personnes positives au Covid-19 qui portent un masque, ont elles à leur disposition des sacs jaunes destinés aux déchets hospitaliers.

« Évitez de disséminer le virus et évitez surtout de polluer l’environnement. Prenez le temps de jeter vos masques dans les poubelles et déchetteries, afin qu’ils soient bien traités. »

Jacques Raynal, ministre de la Santé

Du côté des masques en tissu, quand ils ne sont plus utilisables car trop lavés, troués ou encore déchirés, les consignes sont les mêmes que pour les autres masques : direction le bac gris. Sauf si on souhaite leur donner une seconde vie et leur éviter le sort tragique de la poubelle.

Sarah Dukhan, de Zéro Déchet Tahiti, préconise par exemple d’en faire des petits mouchoirs, des lingettes, des torchons, des serviettes de bain ou même du lange pour bébé, et pourquoi pas, une couverture en patchwork de masques pour son fidèle compagnon à 4 pattes ?

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