Il peuple nos eaux et pourtant nous le connaissons mal : le requin nourrice fauve doit son nom à son mode d’alimentation. En effet, il se nourrit par aspiration de ses proies. Autre particularité de ce squale, il peut dormir jusqu’à 20 heures par jour, d’où le nom de requin dormeur que beaucoup lui prêtent : « On s’est rendu compte qu’il y avait beaucoup de méconnaissances autour de ce requin nourrice fauve qui peuple nos eaux polynésiennes. Déjà, beaucoup de gens l’appellent le requin dormeur alors que le requin dormeur a des épines à l’avant de ses dorsales. (…) Le requin nourrice a plusieurs noms » explique la doctorante Clémentine Seguigne, présidente de l’association AREMP (Association pour la Recherche sur les Écosystèmes Mésophotiques et Profonds).
« Paruru te Rohoi : protégeons le requin nourrice », est le nom de l’étude réalisée par Clémentine et son équipe. AREMP est une association à vocation pédagogique. Elle souhaite mieux faire connaître ce squale auprès du grand public : « L’objectif, c’est d’essayer de mieux comprendre la saisonnalité du requin nourrice fauve. Pour ça, on va travailler surtout sur la côte nord de Tahiti, sur les sites autour de Arue, où on va avoir une différence en termes de profondeurs. On va envoyer une palanquée entre 0 et 20 mètres, des plongeurs entre 20 et 40 mètres, puis entre 40 et 60, et ce, jusqu’à 80 mètres. Puisqu’on a observé qu’en fonction des saisons, les requins nourrices se déplaçaient dans la colonne d’eau, et on va notamment les retrouver assez peu profonds et observables par les clubs de plongée de la cote Est sur la zone des 20 mètres ».
Des plongeurs sont chargés de prendre des photos sous-marines de leurs observations. Photos qui sont ensuite étudiées par l’association. Elles vont permettre de mieux comprendre le comportement du requin nourrice dans nos eaux, mais aussi de définir la démographie de cette population de requin. Des requins nourrices difficiles à distinguer : « Comme ils ont une robe grise avec des petites taches, mais qui ne se voient qu’avec un très bon appareil photo, on est vraiment obligés de se fier à la forme des nageoires ou à leurs petites taches justement » précise l’ingénieure écologue Laetitia Neko Lionnet, responsable de la photo identification des requins nourrices.
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Pour ceux qui souhaiteraient participer au projet d’observation des requins nourrices, il faut adhérer à l’association AREMP. Il est bien sûr impératif d’être un plongeur expérimenté et de savoir-faire des images sous-marines.