Plan climat en Polynésie : calculez votre empreinte carbone en ligne

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Depuis plusieurs mois, dans le cadre du Plan climat, le Pays a lancé en ligne un simulateur d'empreinte carbone afin que chaque Polynésien puisse mesurer son impact sur le réchauffement climatique en quelques clics.

Publié le 29/01/2024 à 16:35 - Mise à jour le 29/01/2024 à 17:29

Depuis plusieurs mois, dans le cadre du Plan climat, le Pays a lancé en ligne un simulateur d'empreinte carbone afin que chaque Polynésien puisse mesurer son impact sur le réchauffement climatique en quelques clics.

Depuis 2022, la Polynésie a lancé son Plan climat. Mais aujourd’hui, où on est on ? « On a travaillé sur un état des lieux climat – air – énergie du territoire. Donc désormais, on sait quelles sont les grandes thématiques qui émettent des gaz à effet de serre et qui sont aussi les plus vulnérables au risque climatique. On a également travaillé sur l’élaboration d’une stratégie : l’idée, c’est de savoir quels sont les grands objectifs que l’on se donne en matière de climat, de réduction d’émissions de gaz à effets de serre et d’adaptation au changement climatique » indique Baptiste Sureau, chargé de mission du Plan climat de Polynésie française.

Lire aussi : D’ici 2030, la Polynésie veut réduire de moitié ses émissions de gaz à effets de serre

L’objectif premier de ce Plan climat est de passer de 11 tonnes de CO2 par an par habitant (un chiffre obtenu en se basant sur les données de l’ISPF et de la douane, associés à des facteurs d’émissions carbone) à 5,5 tonnes en 2030. Si l’empreinte carbone par habitant en Polynésie est quelque peu similaire à celle des Dom-Tom, elle reste supérieure à celle de la France (9,5 tonnes) et supérieure à la moyenne mondiale « parce qu’on est très isolés et on importe énormément. On a un mix électrique très carboné, car on brûle encore beaucoup de pétrole pour notre électricité », précise Baptiste Sureau.

L’empreinte carbone, qu’est-ce que c’est ?

Mais l’empreinte carbone, c’est quoi au juste ? « L’empreinte carbone prend en compte toute notre consommation, tout notre mode de vie, que ce soit les émissions quand on prend notre voiture pour aller au travail, quand on importe des produits pour, par exemple, acheter des meubles fabriqués à l’étranger… », explique le chargé de mission du Plan climat.

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Et pour calculer son empreinte et savoir où on se situe et les gestes à faire pour la diminuer, le Pays a lancé un simulateur en ligne d’empreinte carbone : « On a créé des simulateurs d’empreinte carbone adaptés à notre contexte polynésien pour informer, sensibiliser la population. C’est bien que chacun se pose la question de comment son mode de vie impacte le climat ». En 12 questions et quelques clics, en fonction de nos habitudes de consommation, de déplacement, on connait notre émission de CO2 par an. « L’idée de ce simulateur, c’est d’avoir un ordre de grandeur et non de culpabiliser les gens parce qu’on sait très bien qu’à notre échelle individuelle, on n’a pas les leviers pour modifier en profondeur nos modes de vie, on est contraints par la société et les infrastructures qui nous entourent » poursuit Baptiste Sureau. « Je suis persuadé que tout le monde veut améliorer la situation et faire attention. Mais le Plan climat est avant tout un enjeu politique ».

Les transports font monter le compteur

Où la Polynésie marque le plus de points dans le compteur de l’empreinte carbone, c’est dans le secteur des transports. Mais est-ce vraiment possible de diminuer notre impact carbone, quand on sait que pour se déplacer au quotidien, la voiture reste privilégiée (manque de transport en commun, manque de pistes cyclables etc.), et que l’on dépend encore beaucoup trop des importations ? « Il est difficile de se passer de la voiture aujourd’hui en Polynésie parce qu’on n’a pas actuellement d’alternative fiable et économique, mais ça peut évoluer » concède Baptiste Sureau. Et de poursuivre : « Je milite pour des actions plus politiques. Je soutiens le développement de pistes cyclables sécurisées pour qu’on puisse se déplacer à vélo en sécurité et que ce soit agréable. Et le développement d’un vrai transport en commun qui a ses voies dédiées, ce qui permet d’avoir une fiabilité, de ne pas être coincé dans les bouchons et donc d’aller au travail sans souci. Pour les déplacements en avion, il est évident que dans les années qui viennent, il faudra moins le prendre pour aller à l’international. On privilégie le déplacement dans les îles et le tourisme local car les petits avions ont un impact carbone 2 à 3 fois moins important que les avions long courrier. Ils ne volent pas à la même altitude. Ce qu’on planifie pour l’horizon 2030, c’est moins d’avions internationaux, mais plus d’avions locaux ».

Baptiste Sureau, chargé de mission du Plan Climat de Polynésie française (Crédit photo : Tahiti Nui Télévision)

Il faudrait aussi mettre en place un plan de transition alimentaire pour favoriser les produits locaux : « Je pense que culturellement, il y a une frugalité et une entraide qui existent encore dans les quartiers et sur lesquels on peut s’appuyer pour développer l’économie circulaire. Beaucoup de gens font leur fa’a’apu. Il y a aussi un plan en matière énergétique à mettre en place pour être davantage autonome d’un point de vue énergétique et développer les énergies renouvelables. C’est sûr que tout ne va pas se faire du jour au lendemain, mais l’idée, c’est de prendre la bonne trajectoire et d’avancer progressivement ».

Que l’on se rassure, 6 ans, c’est pour bientôt, et si l’objectif n’est pas atteint, ce n’est pas grave : « 2030, c’est une échéance que partagent la plupart des pays du monde. Après, cela ne s’arrête pas après 2030, la transition écologique se poursuivra pendant des années, il y aura une suite et réactualisation du Plan climat actuel. 2030 est une échéance ni trop loin ni trop près et qui permet de donner des objectifs à moyen terme ».

Prochaine étape du Plan climat : budgétiser toutes les actions qui vont être menées et les présenter au gouvernement.

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