La saison de ponte des tortues marines bat actuellement son plein en Polynésie. L’association Te mana o te moana rapportait début janvier la ponte d’une tortue verte sur une plage de Moorea. Mais la direction de l’Environnement n’est pas toujours avertie de bonnes nouvelles : de nombreux cas de braconnage sont également constatés.
« Les tortues vivent dans les océans depuis plus de 100 millions d’années et jouent, depuis lors, un rôle écologique dans le fonctionnement des habitats marins. Elles peuvent vivre jusqu’à 80 ans, voir plus et leur croissance est très lente. Elles n’atteignent leur maturité sexuelle qu’à partir de 25-30 ans, et les pontes les plus importantes interviennent autour de 40 ans.
Elles ne se reproduisent que tous les 2 à 4 ans en moyenne, à raison de 100 à 150 œufs par nid, 2 à 3 fois par saison. Et seule une très petite portion des tortues émergentes, environ 1 sur 1 000, reviendra sur la plage qui les a vues naître pour y pondre à leur tour.
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Protégées depuis 1971 en Polynésie française, les 5 espèces de tortues marines présentes au Fenua, la tortue imbriquée (Eretmochelys imbricata), la tortue caouanne (Caretta caretta), la tortue olivâtre (Lepidochelys olivacea), la tortue luth (Dermochelys coriacea) et la tortue verte (Chelonia mydas), sont toutes inscrites sur la liste rouge de l’UICN comme espèces « vulnérables », « menacées d’extinction » ou « gravement menacées d’extinction » », rappelle la Diren dans son communiqué.
Les activités humaines d’une manière générale, et le braconnage en particulier menacent ces tortues. Rien qu’en décembre dernier, quatre individus ont été jugés et condamnés pour le braconnage de tortues marines à Rangiroa note la Diren.
Une tortue a été retrouvée blessée par une flèche de pêcheur à Bora-Bora et une autre a été retrouvée morte décapitée dans le lagon de Punaauia ; enfin, quatre personnes ont été interpellées à Bora-Bora pour avoir pêché 18 tortues marines.
Dernièrement encore, le 28 janvier 2021, deux tortues marines ont été aperçues dans le lagon de Bora Bora blessées par des flèches de pêcheur. L’une d’elle, encore vivante lorsqu’elle a été retrouvée, est malheureusement morte à son arrivée au quai de Vaitape.
La flèche en inox, d’une longueur de 1,50m, était logée à l’intérieur de la carapace sur le côté droit, et était rattachée à du fil nylon puis à une corde en nylon épais d’une longueur de 28 mètres. Elle est morte les poumons perforés par la flèche, précise la Diren.
Enfin, début février, des écailles de tortue ont été retrouvées sur le récif de Faratea et une tortue verte a été retrouvée morte à Opoa à Raiatea. Celle-ci a été dépecée pour sa chair puis abandonnée morte sur la plage.
Les couloirs de trafic de viande de tortues marines ont ainsi été identifiés et la direction de l’environnement, en étroite collaboration avec les forces de l’ordre et les autorités municipales, est mobilisée pour empêcher ce commerce illégal qui porte préjudice à ces espèces emblématiques vulnérables et ternit l’image de notre Fenua.
Cette année encore, toutes personnes possédant des informations concernant des tortues marines en difficultés peuvent contacter la Diren au 40. 47. 66. 49 ou par mail à [email protected]
À toutes fins utiles, la Diren rappelle que le braconnage de tortue marine est passible d’une amende pouvant aller jusqu’à 17.800.000 Fcfp en cas de condamnation et la saisie éventuelle de tout véhicule ayant servi à commettre l’infraction.