Pour ceux qui arrivent en fin de peine et qui remplissent certains critères*, le centre de détention de Tatutu organise régulièrement des activités, soit à l’intérieur de la prison, soit à l’extérieur comme ce mardi 5 juillet à Punauuia. « L’intérêt est de sensibiliser des personnes détenues à l’importance du corail dans l’écosystème marin, qui a lui-même son importance dans l’environnement global et planétaire« , note Kryss Vairaaroa, responsable du service des sports du centre de détention.
Le centre travaille avec Tamari’i Pointe des Pêcheurs, une association du quartier spécialisée dans l’environnement. Isabelle Mouton, éducatrice et animatrice environnementale, leur apprend à identifier les différentes espèces de poissons, et notamment celles protégées par les règles du rahui. Même familiers du milieu de la pêche, certains détenus se félicitent de pouvoir actualiser leurs connaissances : « Je faisais de la navigation touristique dans les charter. Revoir tous les noms de poissons, les règlementations que l’on a ici en Polynésie, c’est que du positif, c’est bon pour la nature et l’environnement », confie l’un d’eux.
Les détenus sont ainsi sensibilisés à la protection des coraux et de leur rôle dans l’écosystème marin. L’association a installé des nurseries pour repeupler le lagon avec des boutures de coraux. « On va leur parler des spécificités, des fonctions, de la protection et des menaces du corail. Ensuite, ils feront leur propre bouture et ils vont nous aider à arracher une algue qui est invasive et qu’on retrouve partout sur Tahiti, la turbinaria ornata », précise madame Mouton. Cette algue particulièrement invasive s’est développée aux Tuamotu dans les années 80 avant d’envahir Tahiti. Peu consommée par les herbivores, sa densité de peuplement est telle qu’elle entre en compétition avec les coraux sur certains secteurs.
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*Pour participer à ce genre d’activité en dehors de la prison, les détenus sont triés au cas par cas. Les volontaires ont soit une peine inférieure à 5 ans ou bien ils ont effectué au moins les 2/3 de leur condamnation. Un comportement responsable est aussi l’un des critères pris en compte pour obtenir ou pas une permission de sortie.