Rejets des eaux de Fukushima dans le Pacifique : la FAPE veut s’assurer que le procédé est « inoffensif »

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Depuis quelques jours, le Japon procède au rejet, dans l’océan Pacifique, des eaux usées de la centrale nucléaire de Fukushima, accidentée en 2011. Cette opération a reçu l’aval de l’Agence Internationale de l’Energie Atomique et elle devrait se prolonger jusqu’à l’horizon 2050. En Polynésie, la FAPE s’inquiète de ces rejets et demande aux « pays, dits maohi » et à l’Etat d’intervenir pour s’assurer que le procédé est « inoffensif ». Le représentant local de l'Institut de Radioprotection et de Sûreté Nucléaire estime, lui, qu’il n’y aucun risque pour le fenua.

Publié le 27/08/2023 à 9:52 - Mise à jour le 27/08/2023 à 9:52

Depuis quelques jours, le Japon procède au rejet, dans l’océan Pacifique, des eaux usées de la centrale nucléaire de Fukushima, accidentée en 2011. Cette opération a reçu l’aval de l’Agence Internationale de l’Energie Atomique et elle devrait se prolonger jusqu’à l’horizon 2050. En Polynésie, la FAPE s’inquiète de ces rejets et demande aux « pays, dits maohi » et à l’Etat d’intervenir pour s’assurer que le procédé est « inoffensif ». Le représentant local de l'Institut de Radioprotection et de Sûreté Nucléaire estime, lui, qu’il n’y aucun risque pour le fenua.

« C’est quand même un volume extraordinaire », souffle, Winiki Sage, le président de la fédération des associations de protection de l’environnement (FAPE). Inquiet des rejets des eaux usées de la centrale nucléaire japonaise, qui ont débuté il y a quelques jours, il lance « un appel au Pays ».

« Ils ont l’habitude de se réunir avec tous les territoires du Pacifique-Sud. Je pense que c’est le moment pour tous ces pays, dits maohi, que ce soit la Nouvelle-Zélande, Hawaï, etc, de s’unir. Je pense également à un appel à l’Etat, qui a aussi la responsabilité de nous protéger. C’est à eux de nous garantir que c’est tout à fait inoffensif », martèle-t-il.

Et d’ajouter : « on a l’impression qu’on déverse des eaux polluées dans cet océan. C’est l’océan de nos ancêtres. J’ai des ancêtres hawaïens et néo-zélandais. C’est une unité. On ne peut pas moralement accepter ça ».

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Invité du journal de TNTV, samedi soir, Patrick Bouisset, le responsable du laboratoire d’étude et de suivi de l’environnement de l’Institut de Radioprotection et de Sûreté Nucléaire (IRSM) s’est voulu rassurant.

« L’essentiel de la radioactivité a été enlevé de ces eaux contaminées. Il reste du tritium en grande quantité, plus d’1,3 million de mètres cubes (…) Il va être dilué de presque un facteur 1000 (…) Cette eau aura une concentration de l’ordre de 1500 becquerels par mètre cube (…) L’Organisation Mondiale de la Santé préconise une limite de 10 000 becquerels par litre à ne pas dépasser pour de l’eau contenant du tritium. Là, on est à 1500 becquerels, donc 7 fois moins. Et ces 1500 becquerels par litre vont arriver dans une canalisation à un kilomètre au large des côtes (…) Très rapidement, on ne va plus déceler la présence de ce tritium », a-t-il déclaré.

« Ces eaux n’arriveront jamais » au fenua

Patrick Bouisset a précisé que le tritium existait également « de façon naturelle » : « Il est produit continuellement par les rayonnements cosmiques (…) On baigne dedans. On en a toujours dans notre organisme (…) Ce sont des éléments radioactifs, d’origine naturelle, qui sont dans notre environnement ».

Le déversement de ces eaux usées, décidé par les autorités japonaises, n’a d’ailleurs rien d’exceptionnel selon lui. « Toutes les centrales nucléaires dans le monde font ce genre de rejets (…) Il faut de trop grosses quantités pour que ce soit toxique. Ce ne sera pas toxique pour les populations japonaises. Et pour nous, à 10 000 kilomètres, en Polynésie, ces eaux n’arriveront jamais. Il y a très peu d’échanges entre les deux masses d’eau du Nord et du Sud ».

Pour Patrick Bouisset, les Japonais, qui « ne peuvent pas stocker plus » ces eaux usées, ont donc opté pour la solution « la moins risquée ».  

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