Un élevage de rori en projet à Taiarapu-Ouest

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Le rori est un animal marin qui vaut de l’or, à l’international. Ce nettoyeur des océans joue un rôle majeur dans l’équilibre de l’écosystème des fonds marins. Ses caractéristiques biochimiques intéressent également les marchés de la pharmacopée et de la gastronomie. Auguste Buluc, entrepreneur, travaille depuis deux ans sur un projet d’élevage de ces holothuries. Des études sont actuellement menées à Taiarapu-Ouest pour y installer des nurseries. D’autres îles, parmi lesquelles Rimatara, pourraient être associées au projet.

Publié le 01/09/2022 à 14:58 - Mise à jour le 02/09/2022 à 9:51

Le rori est un animal marin qui vaut de l’or, à l’international. Ce nettoyeur des océans joue un rôle majeur dans l’équilibre de l’écosystème des fonds marins. Ses caractéristiques biochimiques intéressent également les marchés de la pharmacopée et de la gastronomie. Auguste Buluc, entrepreneur, travaille depuis deux ans sur un projet d’élevage de ces holothuries. Des études sont actuellement menées à Taiarapu-Ouest pour y installer des nurseries. D’autres îles, parmi lesquelles Rimatara, pourraient être associées au projet.

Depuis deux ans, des tests sont menés à Vairao pour mieux comprendre le fonctionnement des holothuries et déterminer la viabilité d’un élevage. Auguste Buluc, pêcheur et armateur, porte ce projet sur fonds privés, en partenariat avec la direction des ressources marines et l’Ifremer. Pour lui, le rori ou concombre de mer est un animal prometteur : « J’admire vraiment cet animal pour tout ce qu’il peut faire pour l’environnement, pour la santé. C’est incroyable. (…) Je suis confiant dans ce que j’entreprends aujourd’hui. Nous avons presque atteint nos objectifs. Nous sommes l’un des pays les plus avancés dans les recherches sur les rori ».

Par le passé, plusieurs entrepreneurs se sont lancés dans le marché de l’holothurie au fenua. Et pour cause, le prix de vente de certaines espèces de rori séché peut en effet atteindre celui du caviar : « À Hong Kong et à Singapour, cette espèce est très chère, parce que c’est un rori qui est très intéressant ‘nutritivement’ au point de vue de la santé. (…) Cette espèce-là est très demandée sur le marché, en terme de rori sec. (…) L’idée, c’est de pouvoir les reproduire pour ne pas aller les chercher dans leur milieu naturel parce que bientôt, il y en aura plus sinon ».

(Crédit photo : Tahiti Nui Télévision)

« Avant de faire de la pêche industrielle, il faut d’abord maitriser la production de rori à mamelles, qui se trouve entre 12 et 30 mètres de profondeur, pour ne pas épuiser les stocks. (…) Le rori est fragile, dès qu’il y a une pollution, il va dans les profondeurs et disparait » précise Peva Levy, ancien chercheur et spécialiste des fonds marins.

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La semaine dernière, une délégation de Taiarapu-Ouest s’est rendue à Rimatara dans le cadre de ce projet d’élevage. Plusieurs autres îles seront intégrées. « On est parti prospecter aux Australes afin de voir si on pouvait y trouver une autre espèce de rori, et à priori, il y en a. Les analyses vont être faites pour savoir si c’est bien ce type de rori qui l’on recherche, et on verra pour faire le transfert entre Rimatara et Vairao » indique Tetuanui Hamblin, maire de Taiarapu-Ouest.

(Crédit photo : Tahiti Nui Télévision)

« Et cette activité pourrait générer des revenus supplémentaires pour les petits pêcheurs etc. Ils auront leur propre enclos de juvénile » ajoute Auguste Buluc. « Ce projet est très important pour nous parce qu’il peut créer de l’emploi. Il y a déjà des personnes de la commune qui ont été embauchées pour pouvoir faire toute la préparation, les recherches, les contrôles, les montages de packs… Et d’autres embauches sont prévues sur Taiarapu-Ouest et peut-être Taiarapu-Est comme la base sera installée à Taravao. (…) Cela pourrait donner du travail à la population comme on le fait pour les trocas, les burgos… (…) Et cela peut aussi devenir un projet pédagogique, les gens qui viennent ici à la mer pourront visiter le parc à rori » déclare par ailleurs de la tavana de Taiaraopu-Ouest.

La Nouvelle-Calédonie a également développé l’holothuriculture. Un biologiste du Caillou assiste la société d’Auguste Buluc dans ses travaux. Le lycée agricole de la Presqu’île sera lui aussi mis à contribution. La société espère pouvoir officiellement lancer son activité d’ici début 2023.

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