Des matières considérées comme des déchets converties en source de nutriments pour les sols cultivés : c’est sur ce créneau que l’entreprise Technival, pionnière en la matière, produit 5000 tonnes de compost issus des tailles de végétaux. Alors que le séminaire inter-régional du Pacifique « Vers une agriculture durable grâce à la valorisation des matières organiques » s’est clôt ce vendredi, les professionnels ont rencontré les usagers pour mieux connaître les besoins de chacun.
« Est-ce qu’on fait les bons produits adaptés ? C’est ça la vraie question en fait, interroge le directeur de Technival Cyril Bachellerie. C’est inverser un peu le système et aller voir plus l’agriculteur et partir de la base en disant qu’est-ce que vous voulez, quelles sont les quantités et nous se réadapter, se réinventer » .
Agriculteur en Nouvelle-Calédonie, Flavien Pierson gère également une plateforme de compostage. Pour lui, le séminaire a été l’occasion de découvrir d’autres techniques. « On est sur des îles, autour de nous la langue est plutôt l’anglais, donc là on a des facilités pour pouvoir vraiment échanger. C’est important en tant que chef d’entreprise d’essayer de se remettre en question, de voir des techniques nouvelles, glisse-t-il. La chambre de l’agriculture nous a fait une présentation très intéressante sur les façons de faire de l’engrais de poisson. Ça peut être quelque chose qui pourrait être recopié à l’échelle de la Nouvelle-Calédonie » .
– PUBLICITE –

Dans son champ, Nelson Van Kam, agriculteur à Afaahiti, élabore déjà ses propres recettes pour amender son sol. Il se dit volontaire pour tester d’autres formules. « Le but c’est d’essayer de moins mettre de produits et de diminuer aussi la fiente de poule. Comme on est en manque de matières premières, on essaie de mettre des matières végétales » , décrit-il. « Lorsqu’on se retrouve autour de la table, tout de suite le dialogue prend de la hauteur et on va dans le fond des problèmes parce que la bonne nouvelle c’est qu’on a tous les acteurs qui ont répondu présents à ce séminaire. Le dialogue est constructif et chacun dit ses possibilités et ce qu’il ne peut pas faire, qu’au moins on réfléchisse tous ensemble » , ajoute la responsable de la valorisation des matières organiques à la CAPL Coralie Deniau.
Si le Caillou dispose d’une association pour professionnaliser la filière, elle pourrait s’étendre à l’échelle du Pacifique.