Une expédition océanographique polaire au départ de Tahiti pour étudier la migration des baleines à bosse

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Elle est baptisée Odyssey for Life. La première expédition océanographique polaire au départ de Tahiti pour l’étude de la migration des baleines à bosse débutera cette année, menée par la biologiste Agnes Benet, récemment intégrée au Centre de Recherche sur les Cétacés en Espagne, un des plus prestigieux d’Europe.

Publié le 23/01/2025 à 16:34 - Mise à jour le 23/01/2025 à 17:12

Elle est baptisée Odyssey for Life. La première expédition océanographique polaire au départ de Tahiti pour l’étude de la migration des baleines à bosse débutera cette année, menée par la biologiste Agnes Benet, récemment intégrée au Centre de Recherche sur les Cétacés en Espagne, un des plus prestigieux d’Europe.

Odyssey for Life devrait s’étendre jusqu’en 2029. Aux côtés d’Agnès Benet, une équipe d’experts de renommée internationale de Polynésie, France, Espagne, îles Canaries et Canada.

Objectifs : lever les mystères qui entourent encore la migration des baleines à bosse (Megaptera novaeangliae) entre l’Antarctique, où elles s’alimentent, et la Polynésie française, où ces imposants cétacés se regroupent traditionnellement de juin à novembre pour se reproduire et mettre bas.

Pour l’association de protection des cétacés Mata Tohora, « il est essentiel de combler ces lacunes afin de mieux protéger cette espèce, qui joue un rôle important dans la régulation des systèmes océaniques ».

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Mata Tohora précise que « les moyens techniques utilisés, modernes et homologués, ont fait l’objet de nombreuses études d’impact sur le bien-être des cétacés et nous rassurent quant à la préservation des animaux, mission prioritaire de l’association ».

L’étude s’appuie en partie sur des prélèvements de peau et de tissus sous cutané « qui n’excèderont pas 8 à 12 mm. En outre, il faut savoir que les baleines présentent une épaisseur de graisse de 140 à 400 mm. À titre de comparaison, les morsures des requins dits emporte-pièces (Coockiecutter shark), souvent constatées sur les cétacés et dont ils cicatrisent naturellement, font généralement plusieurs centimètres d’épaisseur ».

Dans ce programme, l’analyse génétique et bactériologique par le souffle est inédite. Le Dr Laura Miralles, généticienne, membre du programme Odyssey for Life, a élaboré une toute nouvelle méthode qui a déjà fait ses preuves : elle capture le souffle avec un petit drone, à distance, pour respecter les animaux et éviter le dérangement, explique aussi l’association.

Face aux enjeux actuels, les objectifs de ce programme sont multiples :

  • Limiter les risques de collisions en cartographiant les routes maritimes empruntées par les baleines, grâce à un suivi satellitaire ;
  • Dresser un bilan sanitaire complet de ces espèces bio-indicatrices de leur environnement en collectant des données biologiques (microbiotes, virus, bactéries), génétiques et biochimiques ; 
  • Comprendre les comportements des baleines entre elles et entre les autres espèces lors de la migration ; 
  • Mesurer la pollution des océans et son impact sur la santé des baleines à bosse, via des relevés toxicologiques ;
  • Surveiller les conséquences du changement climatique sur les routes migratoires des baleines, à travers les modifications induites de leur niche écologique ;
  • Sensibiliser le public à la préservation des océans et des cétacés via des outils trans et cross médias, films interactifs en réalité virtuelle et un documentaire à portée internationale ;
  • Transmettre aux scolaires le bénéfice de ces avancées dans le cadre de nombreux projets pédagogiques ;
  • Étudier le lien culturel entre les baleines et la migration des Hommes sous l’angle d’une dimension anthropologique.

Odyssey for Life est dédié au célèbre explorateur des pôles, grand amoureux de la Polynésie, Paul-Émile Victor, avec l’autorisation de ses enfants Daphné, Stéphane et le sculpteur Teva Victor.

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