Une expertise scientifique régionale à l’UPF sur la protection des grands fonds marins

Publié le

Que savons-nous de nos grands fonds marins et à quel point l’exploitation des eaux internationales pénalise un peuple insulaire comme le nôtre ? La question sera abordée à la plateforme régionale d’échanges sur les grands fonds marins au campus d’Outumaoro, du mardi 10 au jeudi 12 décembre 2024.

Publié le 11/12/2024 à 11:48 - Mise à jour le 11/12/2024 à 14:25

Que savons-nous de nos grands fonds marins et à quel point l’exploitation des eaux internationales pénalise un peuple insulaire comme le nôtre ? La question sera abordée à la plateforme régionale d’échanges sur les grands fonds marins au campus d’Outumaoro, du mardi 10 au jeudi 12 décembre 2024.

Protéger ensemble les eaux qui n’appartiennent à personne, soit deux tiers de la surface de l’océan : c’est l’objet du traité BBNJ (biodiversité au-delà des juridictions nationales), signé par la France au siège des Nations unies à New York en 2023, et ratifié mi-novembre. Un véritable tournant en droit international de la mer, car les poissons ne s’arrêtent pas aux ZEE. Il s’agit de préserver la biodiversité en haute mer, au bénéfice de tous. Et le premier Etat à ouvrir le bal, c’est la petite République de Palau, située à l’Ouest de l’archipel des Îles Carolines. Un pays insulaire à l’avant-garde de la conservation.

« Nous avons toujours pensé que pour nous protéger et gérer l’océan, nous devons aussi s’assurer que les zones au-delà de nos juridictions nationales soient protégées » affirme Steven Victor, ministre de l’Agriculture, des Pêches et de l’Environnement de Palau. « Notre terre représente moins de 1% de notre territoire. L’océan, c’est environ 99%. Comme beaucoup d’îles du Pacifique, nous souffrons des impacts du changement climatique, de la perte de biodiversité et de la pollution marine, une pollution qui n’est pas de notre fait. »

Mais pour que ce traité entre en vigueur, il doit être ratifié par 60 États. Organisée au campus d’Outumaoro du mardi 10 au jeudi 12 décembre, la plateforme régionale d’échanges sur les grands fonds marins, suivie du Village de l’Océan la semaine prochaine, sera justement l’occasion d’en parler pour les représentants insulaires avec leurs hôtes : le Pays et l’Etat français. Car l’engagement de la France sur le traité BBNJ entraîne forcément les gouvernements polynésien ou calédonien, les associations locales et des organismes comme l’Office français de la biodiversité dans la mise en place de mesures de protection au-delà des frontières. Pays hôte de la prochaine conférence des Nations unies en 2025 sur la conservation des océans à Nice, la France cherche naturellement à prendre le lead sur la protection des eaux internationales.

– PUBLICITE –

« Cela a été un grand combat du gouvernement français de faire aboutir cette négociation qui était en cours depuis presque 15 ans. Il y a eu une première victoire, ça a été l’adoption par les Nations Unies de ce traité », rappelle le secrétaire général adjoint du haut-commissariat, Etienne de la Fouchardière. « Et donc l’étape d’après, évidemment, c’est la ratification par un nombre suffisant d’États pour qu’ils puissent avoir une valeur juridique, une vraie valeur et une possibilité d’être appliqués. Et donc ça, c’est vraiment un des grands enjeux pour la France, pour la conférence de Nice, c’est d’arriver à avoir suffisamment de signatures d’ici là ».

Lire aussi – 2025, « moment critique » pour l’exploitation minière des fonds marins, alerte Greenpeace

Pendant trois jours, cette rencontre entre territoires insulaires doit donc permettre de croiser les points de vue et d’approfondir les connaissances sur les grands fonds marins. « L’idée, c’est d’arriver à des mesures qui soient acceptées par les pays alentours, et qu’on soit tous concernés par ces enjeux, comme on est tous concernés par la pêche, on arrive à se mettre d’accord en dehors de nos compétences en matière de pêche. L’idée, c’est d’arriver à faire la même chose sur la biodiversité » poursuit le responsable.

Du côté de la Nouvelle-Calédonie, les autorités s’engagent, elles aussi, vers un moratoire contre l’exploitation et l’exploration des fonds marins. Fort d’une longue expérience minière, le Pays préfère investir dans la recherche d’abord. « Il est pour nous aujourd’hui essentiel de concentrer nos efforts pour la Nouvelle-Calédonie sur ces mines terrestres qui sont déjà un vrai challenge à organiser entre la protection des populations, la protection de l’environnement et le développement économique. Donc c’est pour ça qu’on a un réel consensus en Nouvelle-Calédonie de protéger les grands fonds puisqu’en réalité, on se rend compte aujourd’hui qu’on a besoin de recherche scientifique d’abord. Donc, on interdit la prospection de minières, mais on encourage la recherche géologique pour mieux comprendre » explique Jérémie Katidjo Monnier, ministre de l’Environnement de la Nouvelle-Calédonie.

Les échanges se poursuivront demain mercredi avec l’intégration des savoirs autochtones dans les politiques publiques.

Dernières news

Activer le son Couper le son