Edit du 11 octobre 2024 : L’association Mata Tohora accompagnée de Sea Shepherd France a annoncé porter plainte, avec le soutien financier de Quito Braun Ortega pour la prise en charge de la procédure.
L’association Oceania, membre du Réseau des Gardiens de l’Océan (RGO), a été alertée hier après-midi d’un incident dramatique impliquant une jeune baleine blessée. Le RGO, géré par la Direction de l’Environnement Polynésie Française (DIREN), a immédiatement déclenché une procédure d’urgence afin de porter secours à l’animal.
Sur place, Olivier Betremieux, vétérinaire et membre du RGO, a constaté l’ampleur des blessures infligées à la baleine juvénile. La partie supérieure de sa mâchoire avait été arrachée, rendant toute survie impossible. Malgré les efforts pour surveiller et stabiliser l’animal, celui-ci est décédé en début d’après-midi.
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Afin d’éviter un échouage sur les côtes et d’éliminer les risques pour la santé publique, la dépouille de la baleine a été remorquée au large. La vedette de la Brigade nautique de la Gendarmerie de Faa’a, assistée par des embarcations de la Marine nationale, a été mobilisée pour mener cette opération délicate. À 17 heures, le corps de la baleine dérivait à environ deux milles nautiques au large de la pointe de Faa’a, en direction du sud-sud-ouest.
Appel à la prudence pour les usagers maritimes
Face à cette situation, les autorités appellent à une grande vigilance. Les pêcheurs, plaisanciers et autres usagers nautiques sont invités à éviter la zone de Faa’a et de Punaauia dans les jours à venir, en raison du risque accru de présence de prédateurs attirés par la dépouille du cétacé. Le JRCC (Centre de Coordination de Sauvetage en Mer) a également émis un avis urgent à la navigation, avertissant des dangers potentiels que représente le corps semi-immergé de l’animal, susceptible de constituer un obstacle pour les navires.
Toute personne en mesure de fournir des informations sur la localisation de la dépouille est priée de contacter le RGO de la DIREN au 89.57.14.30. En cas de danger immédiat pour la navigation, le JRCC est joignable via le canal VHF 16 ou au 40.54.16.16.
Une plainte pourrait être déposée
Cet incident met en lumière les dangers auxquels sont exposées les baleines, notamment en raison des activités humaines en mer, la baleine ayant été probablement percutée par un bateau. Il rappelle l’importance cruciale de renforcer les mesures de protection des cétacés, particulièrement durant la saison de migration, et de sensibiliser les capitaines de navires sur les bonnes pratiques à adopter.
« Ce cauchemar ne doit pas se reproduire. Nous sommes en pleine saison des baleines ici à Tahiti » a déclaré Agnès Benet, fondatrice de Mata Tohora. Lamya Essemlali, fondatrice et présidente de Sea Shepherd France, a quant à elle prise la parole sur ses réseaux sociaux suite au drame : « Un cauchemar devenu réalité. (…) La violence du choc, implique que le bateau qui l’a percutée était forcément à grande vitesse, dans une zone très fréquentée par les baleines. Une honte absolue. Nous étudions la possibilité de déposer une plainte pour obtenir l’ouverture d’une enquête et identifier le navire responsable ».
Pour rendre hommage à cet être majestueux, une cérémonie a été organisée par les associations Faafaite et Rohotu Noanoa. Cette initiative vise à souligner la nécessité de préserver ces créatures emblématiques, véritables symboles de la biodiversité des océans.
Alors que la DIREN et la Brigade nautique de la Gendarmerie prévoient de nouvelles reconnaissances ce mercredi pour évaluer la situation, l’émotion suscitée par cette perte rappelle à chacun notre responsabilité collective envers la préservation des océans.