Vallée de Papehue : le monarque de Tahiti n’y laisse plus ses plumes

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Depuis que l’Europe finance sa conservation, le monarque de Tahiti a retrouvé quelques plumes. D’une poignée d’individus il y a 20 ans, ils sont passés à 80. Preuve que le travail des bénévoles, pour réguler les espèces invasives dans la vallée de Papehue, porte ses fruits.

Publié le 29/12/2019 à 13:16 - Mise à jour le 10/05/2020 à 9:35

Depuis que l’Europe finance sa conservation, le monarque de Tahiti a retrouvé quelques plumes. D’une poignée d’individus il y a 20 ans, ils sont passés à 80. Preuve que le travail des bénévoles, pour réguler les espèces invasives dans la vallée de Papehue, porte ses fruits.

C’est l’un des derniers refuges du monarque de Tahiti. Et pourtant, la vallée de Papehue regorge d’espèces menaçantes. Le rat noir, le chat, le merle ou encore le bulbul à ventre rouge pèsent lourd sur la survie de l’oiseau rare. Financée par le programme européen Best, l’association Manu ne ménage pas ses efforts pour sauver les derniers individus au monde.  

« Actuellement on est à 35 couples au monde, explique Thomas Ghestemme, le président de la SOP Manu. Ça reste très faible, mais on était à 50 fois moins il y a 15 ans, donc ça avance bien. Cette vallée était une des quatre vallées découvertes en 1998, quand l’espèce était pensée éteinte, et il a été retrouvé notamment dans cette vallée avec deux ou trois couples à l’époque. »

Une enveloppe européenne de 48 millions de francs a permis notamment de poser 20 caméras automatiques à flash invisible. Les éventuels prédateurs à quatre pattes n’y échappent pas. En parallèle, les bénévoles s’attaquent aux espèces envahissantes, comme le tulipier du Gabon.   

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« Aujourd’hui on intervient sur une zone où on a déjà coupé pas mal de tulipiers du Gabon il y a un peu plus d’un an, confie Jean-François Butaud, consultant en foresterie et botanique, et bénévole de la SOP Manu. Là on entretient la zone, on recoupe les tulipiers et on va densifier en plants de mara, de apape, qui sont des arbres indigènes en Polynésie. Derrière nous, il y a des arbres qui font maintenant deux mètres de haut et qu’on a planté il y a un an et demi. Donc c’est une croissance correcte pour une espèce locale. Le tulipier du Gabon par contre, si on lui laisse le temps, en un an et demi il va faire trois ou quatre mètres. »

L’arbre invasif ne menace pas que le monarque de Tahiti. Dans leur chute, les troncs entraînent des pierres qui forment des barrages. Conséquence : les rivières sortent de leur lit, comme on a pu le voir en 2017.

« Le tulipier du Gabon est celui qui, à mon sens, a posé le plus de problèmes quand il y a eu les grosses pluies il y a deux ans, estime Jean-François Butaud. Il y a eu des pluies importantes, mais pas si exceptionnelles que ça en Polynésie et ces pluies ont causé de gros dégâts parce que les plantes envahissantes et essentiellement le tulipier s’est arraché et est tombé dans la rivière, a formé des embâcles, donc des barrages, qui ont grossi et qui ont éventuellement cédé et inondé, ou qui ont obligé la rivière à trouver un autre chemin. »

La vallée de Papehue avait d’ailleurs été durement touchée. Preuve que les espèces envahissantes pèsent aussi sur la sécurité humaine.

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