Winiki Sage : les associations de protection de l’environnement ont « zéro subvention aujourd’hui »

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Le président de la Fédération des Associations de Protection de l’Environnement (FAPE), Winiki Sage, était l’invité des journaux de TNTV, ce vendredi, à la veille de la soirée « Ia Ora Te Fenua - Célébrons la Nature » qu’elle organise. Un évènement où les associations les plus méritantes seront récompensées, mais qui permettra aussi de récolter des fonds, la FAPE ayant « zéro subvention aujourd’hui ». Winiki Sage est également revenu sur la polémique entourant la future tour des juges de Teahupoo, indiquant qu’il soutenait les associations de riverains. Interview.

Publié le 18/11/2023 à 12:42 - Mise à jour le 18/11/2023 à 12:42

Le président de la Fédération des Associations de Protection de l’Environnement (FAPE), Winiki Sage, était l’invité des journaux de TNTV, ce vendredi, à la veille de la soirée « Ia Ora Te Fenua - Célébrons la Nature » qu’elle organise. Un évènement où les associations les plus méritantes seront récompensées, mais qui permettra aussi de récolter des fonds, la FAPE ayant « zéro subvention aujourd’hui ». Winiki Sage est également revenu sur la polémique entourant la future tour des juges de Teahupoo, indiquant qu’il soutenait les associations de riverains. Interview.

TNTV : Le spot de Teahupo’o a été confirmé pour accueillir l’épreuve de surf des JO avec la construction d’une tour allégée. Quelle est votre position sur ce sujet qui divise depuis plusieurs semaines ?

Winiki Sage : « D’abord, c’est dommage. On voit qu’il y a eu un problème de communication et on le voit encore ce soir. Nous, évidement, on soutient les associations, puisqu’on a été choqué par le prix, déjà, de cette tour. Quand on voit le mal qu’on a à protéger les rahui, le mal qu’on a à avoir des moyens pour protéger…On a une fédération et on n’a pas d’aide. On a été choqué par ça. On dit qu’il n’y a pas eu d’études d’impact, et ça, c’est vraiment incroyable. Il y a une tour en bois qui a survécu depuis 20 ans. On aurait préféré qu’on nous dise comment renforcer cette tour. Elle est là depuis 20 ans et a essuyé des houles. On a tendance à dire que, à Tahiti et dans le Pacifique, on trouve des solutions qui nous sont adaptées…aller mettre autant d’argent dans une tour. On aurait préféré privilégier l’autre piste qui est de dire : ‘renforçons les choses, utilisons du bois local’. Dans une vision de développement durable en essayant d’abimer le moins possible le récif. Qu’on utilise des choses qui existent. On préconise un peu, depuis le début, une ‘pacific way’. Là, il faudra encore certainement se rencontrer (…) pour que cela reste une belle fête ».

TNTV : Les principales associations ne se sont toujours pas exprimées après l’annonce de vendredi. Comprenez-vous ce mutisme ?

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Winiki Sage : « Certaines disent qu’elles n’ont pas été conviées, même si on me dit qu’elles ont été invitées.  Il y a un vrai souci de communication. Cela fait 2 ou 3 qu’on travaille et, il y a à peine deux mois, on découvre des choses. Il faut reprendre tout ça. Il faut se faire confiance et que chacun fasse probablement un pas vers l’autre. Je suis un fan de surf. Et cet évènement devrait être un bel évènement. J’aurais souhaité que tous les surfeurs nous aident dans ce combat pour le développement durable. J’espère qu’on aboutira à ça ».

TNTV : Il n’y a pas de représentant d’un parti écologiste à l’assemblée de Polynésie, le regrettez-vous ?

Winiki Sage : « On voudrait plus, c’est sûr. Tout le monde parle d’écologie. Cela fait partie des axes stratégiques de tous les gouvernements qui se sont succédé. Aujourd’hui, on a un poste au Conseil Economique. On a rajouté l’Environnement, comme tous les CESE de France. On aimerait plus de représentativité, mais, surtout, plus d’aides. On a zéro subvention aujourd’hui. On constate, dans la population, une vraie prise de conscience. Les gens veulent faire des choses. S’il n’y avait pas le bénévolat, il n’y aurait rien qui se passerait. On n’a pas de subvention. On essaye de postuler à des appels à projets, souvent à l’international. L’équipe, ce sont souvent des CVD. On essaye de capter des fonds à l’étranger pour payer quelques personnes alors qu’il y a des jeunes qui aimeraient s’investir, qui ont fait des études, qui pourrait être chef de projets. On aimerait les embaucher. On a besoin de jeunes, mais on n’a pas les moyens de les payer ».

TNTV : La soirée que vous organisez ce samedi soir est aussi une façon de vous faire attendre. Vous allez récompenser les associations les plus méritantes. Comment avez-vous financé ces lots ?

Winiki Sage : « Heureusement, on a de bons sponsors (…) L’idée de ce magazine, c’est de dire que la fédération n’est pas là juste pour dénoncer ce qui ne va pas. On veut aussi, et surtout, mettre en valeur des associations, des entreprises et des services du Pays (…) On a sélectionné 50 projets. Samedi, on remettra ces 4 grands trophées. C’est un moyen pour nous de récupérer un peu d’argent qui va tout de suite être utilisé pour former les associations et pour qu’on puisse fonctionner. (…) C’est un appel à la population. Si vous voulez aider et faire quelque chose de concret, venez à notre soirée. Il y a Michel Poroi et Eono. On essaye aussi de faire ça de manière sympathique, car l’environnement et le développement durable, c’est quelque chose qui doit être sympathique et intéressant ».

TNTV : Le rôle de la FAPE consiste aussi à aider les élus à légiférer sur ces sujets, à faire avancer les habitudes et la règlementation. Mais, encore une fois, les associations sont peu présentes dans les instances décisionnelles…

Winiki Sage : « Il y a de nombreuses associations qui œuvrent pour protéger les requins, les baleines, les oiseaux etc. On aimerait bien avoir plus de représentativité. On a été invité à participer à beaucoup de commissions, à des conférences. On est considéré comme d’utilité publique par l’État. On a beaucoup œuvré sur plusieurs sujets. On a apporté notre contribution sur des lois. Aujourd’hui, on essaye d’aider concrètement les associations. On organise des formations pour apprendre à gérer une comptabilité, comment communiquer, comment gérer un projet. Ce n’est pas évident pour des associations. Souvent, elles apparaissent quand il y a une problématique particulière (…) mais ensuite il faut les faire vivre, et c’est le plus difficile. C’est basé à 95% sur du bénévolat. Je tiens à remercier ces personnes. Venez samedi à notre soirée, si vous voulez nous aider. Ce sera l’occasion, pour vous, de réaliser quelque chose de concret pour l’écologie ».

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