« Il ne veut pas reconnaitre les faits, mais moi je l’ai vu quand il a pris la fuite. J’ai vu son visage. Il est très connu dans le quartier, il vend du pakalolo et du komo (Ndlr: bière fabriquée artisanalement). Depuis, la petite est traumatisée, elle n’arrive plus à dormir seule, elle dort avec moi », témoigne la mère d’une victime.
Son casier judiciaire ne plaide pas non plus en sa faveur. En 1996 et 1997, il avait déjà été condamné : pour l’agression d’une jeune femme et d’une fillette de 5 ans. Mais là aussi le prévenu reste évasif, laissant entendre qu’il n’est pas impliqué ou qu’il ne se souvient de rien. Ce qui suscite l’inquiétude des avocats de la partie civile.
Pour Me Sarah Da Silveira, « Les victimes sont déçues, car il n’a cessé de nier les faits. Alors que toutes les pièces du dossier ont prouvé qu’il était présent au moment des faits. Il est resté sur sa position, mais j’espère que le tribunal va le sanctionner sévèrement, car à mon sens, c’est une personne qui reste dangereuse ». Pour l’avocate, le prévenu à un mode opératoire bien défini. « Il agit la nuit, il attend que les personnes dorment. Il les vole et les agresse sexuellement ».
Une analyse partagée par le procureur qui a requis huit ans de prison ferme. Mais le tribunal ne l’a pas suivi. Il a finalement condamné l’agresseur à 36 mois de détention dont 18 avec sursis. L’homme sera également contraint de suivre des soins psychiatriques.
Me Adélaïde Pater, avocate du prévenu, s’estime satisfaite du jugement rendu. « Je suis satisfaite que le tribunal ait entendu ma demande quant à une certaine clémence, par rapport à la peine demandée par le ministère public ». Quant à l’obligation de suivre des soins psychiatriques, l’avocate estime que « il a besoin d’être suivi et assisté. C’est une bonne chose pour lui, pour la société, et c’est une décision qui me paraît juste et conforme aux intérêts de tous. »
Pour parer à une possible récidive, le tribunal a ordonné que son nom soit désormais inscrit au fichier national des auteurs d’infractions sexuelles.