Deux adjoints au maire ont alors été alertés. Ils se sont rendus sur place pour tenter de calmer les choses. En vain. Deux des frères, ivres, les ont sommés de partir, en brandissant des hachettes.
Les élus ont donc décidé de contacter la gendarmerie qui a dépêché, depuis Tahiti, une quinzaine de militaires pour ramener l’ordre.
Mais avant leur arrivée, le plus jeune de la fratrie a mis fin à ses jours. « On peut difficilement dissocier ce dommage collatéral des faits », a tonné, ce jeudi lors du procès, le représentant du parquet.
« A chaud, aux Tuamotu, lorsque le ton commence à monter, vous pouvez être sûr qu’une ambiance électrique et de tension va se mettre en place (…) Ils ont menacé les deux tavana en levant chacun une hache», a-t-il ajouté avant de réclamer une peine comprise entre 4 et 6 mois de prison ferme.
Des réquisitions disproportionnées pour l’avocate des deux frères selon laquelle le drame du bûcher de Faaite, « île maudite », est encore bien présent dans « l’inconscient collectif » polynésien : « Je pense qu’elle –l’adjointe au maire, Ndlr- a paniqué et qu’il n’y avait pas lieu d’envoyer 15 personnes pour les interpeller (…) Tout le monde a déraillé dans la gestion de ce dossier».
Quant à la mort du benjamin de la famille, le conseil a indiqué que ses deux clients ne savaient « pas pourquoi le petit s’est suicidé ».
Un quatrième frère, qui était recherché, a été retrouvé. Frappé par son aîné mardi soir, il avait fui l’atoll sur sa planche de surf pour se réfugier sur un motu où il a passé la nuit.