La fumée blanchâtre et âcre se dissipe autour des entrepôts d’Agritech Faa’a, ravagés par un spectaculaire incendie mercredi soir. Trois entrepôts de l’entreprise et un quatrième appartenant à une société spécialisée dans l’hôtellerie ont été touchés, en menacent de s’effondrer.
Outre des produits phytosanitaires, les locaux contenaient du bois exotique, créant un foyer compliqué à atteindre pour les pompiers en milieu de matinée, ce jeudi. « Il y en a tellement qu’on ne pouvait pas l’atteindre vers l’arrière, explique le directeur de la sécurité de la commune de Faa’a Charles Vaana. On a fait venir une drague pour débarrasser tout ce qu’il y a devant, pour pouvoir éteindre ce qu’il reste derrière (…) ça reste encore un point chaud » .
Prévenus à 20h la veille, ils n’ont pu que constater l’embrasement à l’intérieur des entrepôts et la « grande difficulté » à pouvoir y accéder, ceux-ci étant clos par des grandes portes en métal cadenassées. Obligés d’attendre les clés, ils ont arrosé, « tant bien que mal » , l’extérieur du bâtiment. « Au bout d’une heure, on n’y arrivait pas. On a fait venir une drague de la mairie, et on a fait sauter les portes pour pouvoir intervenir sur les foyers » , ajoute Charles Vaana.
Une enquête est en cours pour déterminer les causes de l’incendie. Agritech avait par ailleurs fait l’objet d’une perquisition, en octobre dernier. L’entreprise ferait l’objet d’une enquête pour mise en danger et risques d’explosion.
En attendant les premières conclusions, les évacuations des riverains menées hier soir se sont poursuivies ce jeudi matin. Les opérations se sont étendues sur les hauteurs du quartier de Tavararo, sillonnés par une dizaine de mutoi et des gendarmes de la brigade de Faa’a.
Craignant les cambriolages, certains habitants sont réticents à quitter leur logement. Une centaine d’habitations sont concernées. « On est obligés de faire le nécessaire, suivant les fumées toxiques, indique Tuhiti Eddy, chef de groupe de la police municipale de Faa’a. Même nous, nous sommes obligés de porter des masques (…) On leur demande d’évacuer, s’ils ne veulent pas, c’est leur position » .
Les opérations d’évacuation et de nettoyage se poursuivront dans la journée.