30 ans d’histoire envolées en quelques minutes. Le lendemain de l’incendie, les propriétaires des maisons ravagées par les flammes se sont rendus sur le lieu du sinistre. Dans les débris, ils tentent de récupérer quelques objets sentimentaux qui auraient survécu aux flammes. « Ce sont beaucoup de souvenirs, beaucoup de choses qu’on a construites avec nos propres moyens, nos mains, confie Leila Fiu. C’est le projet aussi de nos parents, mon papa qui a construit de lui même la maison. De voir que c’est en cendres ça fait vraiment mal (…) Il fallait s’y attendre (…) Apparemment on m’a dit qu’il y avait du vent hier. »
« C’est la maison familiale que mon grand-père avait construite avec ses cousins qui vivaient tous aussi ici. C’est toute une histoire. C’est l’histoire de notre famille qui est partie en fumée.(…) Ce matin encore je cherchais les photos de mon oncle, mon grand-oncle qui est décédé déjà il y a longtemps. On a pu sauver vraiment très peu de choses (…) On est une grande famille assez solidaire. Il faut repartir, reconstruire », lance Marurai Touatekina.
Dimanche, l’incendie s’est déclaré dans une première habitation avant de se propager. « Avec le vent, il s’est propagé et a atteint les autres maisons (…) Ça a été très rapide. je suis étonné de la vitesse à laquelle le feu s’est propagé (…) C’est d’abord la fumée, une grosse fumée noire. Mes cousins, cousines se sont activés, ont appelé les pompiers et essayé de sauver le plus possible. L’ensemble de notre famille a très bien réagi parce qu’ils ont sauvé d’abord les enfants. Il y a beaucoup d’enfants ici. (…) ce sont à peu près 34 personnes qui vivaient ici. (…) ma maison a été touchée. »
Si certaines familles ont été relogées par des proches, une trentaine de personnes ont été accueillies dans la maison paroissiale Tinai de Erima. Un élan de solidarité s’est formé autour des sinistrés : ils ont pu recevoir des produits de première nécessité. La mairie s’est aussi engagée à accompagner ces familles qui ont tout perdu. « Une réunion a été mise en place ce matin et encore demain matin pour voir comment on peut les reloger au plus tôt. Bien sûr une première solution c’est au niveau de l’AISPF (Agence immobilière sociale de Polynésie, NDLR) mais aussi de voir rapidement comment on peut les accompagner au mieux pour une construction de fare OPH peut-être. mais je pense que le plus gros c’est vraiment de les accompagner, d’être avec eux, de discuter avec eux, pour que tout sorte. Je crois que ça aussi c’est beaucoup de travail à mener au moins pour ces trois premiers jours. » estime la mairesse de Arue Teura Iriti.
Si le court-circuit est évoqué, la cause de l’incendie n’a pas encore été déterminée avec certitude. Une équipe de la mairie s’est rendue sur place dans la journée pour déblayer les décombres.