« Nous estimons à présent que notre patron Stockton Rush, Shahzada Dawood et de son fils Suleman, Hamish Harding et Paul-Henri Nargeolet sont malheureusement morts« , écrit OceanGate dans un communiqué. Les garde-côtes américains ont de leur côté assuré que les débris du submersible retrouvés montraient que l’engin a subi une « implosion catastrophique ».
Ils avaient annoncé précédemment sur Twitter qu’un « champ de débris » avait été localisé « dans la zone de recherche par un ROV (Remotely Operated Vehicle, soit engin téléguidé, ndlr) près du Titanic », le célébrissime paquebot de croisière qui avait sombré il y a 111 ans au large des Etats-Unis et du Canada.
Les secouristes avaient évalué à 11:08 GMT ce jeudi l’heure à laquelle les passagers pourraient se trouver à court d’oxygène à bord du Titan, petit explorateur en eaux profondes de l’entreprise privée américaine OceanGate Expeditions. Porté disparu depuis dimanche, l’engin disposait d’une autonomie théorique de 96 heures en plongée.
L’annonce mercredi de la détection de bruits sous l’eau par des avions P-3 canadiens a suscité de l’espoir et orienté l’armada multinationale de sauveteurs dépêchés sur place, sans que l’origine des bruits ne soit déterminée.
Le Titan, long d’environ 6,5 mètres, a plongé dimanche et devait refaire surface sept heures plus tard mais le contact a été perdu moins de deux heures après son départ. Mardi midi, les garde-côtes américains avaient prévenu qu’il restait « environ 40 heures d’air respirable » à bord.
Négligences potentielles
Depuis le début des recherches, des informations mettant en cause OceanGate sont dévoilées sur de possibles négligences techniques de l’appareil de tourisme sous-marin. Une plainte de 2018 consultée par l’AFP indique qu’un ex-dirigeant de la compagnie, David Lochridge, avait été licencié après avoir émis de sérieux doutes sur la sûreté du submersible.
Selon cet ancien directeur des opérations marines, un hublot à l’avant de l’appareil a été conçu pour résister à la pression subie à 1.300 m de profondeur et non à 4.000 m. Le patron d’OceanGate, l’Américain Stockton Rush, est à bord, aux côtés d’un richissime homme d’affaires britannique, Hamish Harding (58 ans), de l’ancien plongeur et militaire de la marine, le Français Paul-Henri Nargeolet (77 ans) — surnommé « M. Titanic » –, et du magnat pakistanais Shahzada Dawood (48 ans) et de son fils Suleman (19 ans) — tous deux ayant également la nationalité britannique.
Pour 250.000 dollars la place, ils se sont engagés dans une exploration des restes de ce qui fut l’une des plus grandes catastrophes maritimes du XXe siècle.