Aux environs de 20 heures, lundi soir, un “énorme bruit” s’est fait entendre au cœur de Pamatai Hills, à proximité de la source Mape. “Puis on a entendu des cris. Mon mari est intervenu avec des voisins et d’autres ont appelé les secours”, témoigne, ce mardi matin, une habitante dont la maison surplombe celle où le drame s’est produit.
Une habitation tout juste sortie de terre dont le deck de la terrasse couverte a brutalement cédé, entraînant la chute de 7 personnes dans le vide d’une hauteur d’une trentaine de mètres. “Tout a glissé mais heureusement la terrasse s’est arrêtée juste devant les gens. Elle ne leur est pas passée dessus. Ils étaient tous conscients quand les secours sont arrivés”, précise cette voisine.
Une mère de famille aujourd’hui “choquée” : “Je ne souhaite ça à personne. On trouve ça horrible pour eux. Nous aussi on vient d’aménager. Mais on était soulagé qu’ils soient tous conscients”.
Les 7 victimes en “urgence relative” ont été prises en charges par les secours, selon le haut-commissariat. Leurs vies ne seraient plus en danger, ce mardi.
D’importants moyens ont été déployés pour leur porter assistance, notamment 6 camions de pompier venus de Faa’a, de Punaauia et de Papeete, mais aussi deux ambulances du SMUR ainsi que des gendarmes et des policiers municipaux.
Du jamais vu dans le quartier selon Fabrice Bohbote, le représentant du lotisseur, rapidement alerté de la situation. “Ils ont tous été très professionnels”, dit-il.
“Le lotissement est habité depuis 2009 et nous n’avons jamais vu un tel accident. Nous sommes tous un peu choqués. J’ai eu des appels de résidents. Ils soutiennent aussi la famille”, souffle-t-il. Et d’ajouter : “Il faut étudier ce qu’il s’est passé. A l’heure actuelle, je ne peux pas en dire plus”.
Celui-ci souligne que tout acheteur qui désire construire dans le quartier doit suivre la procédure en vigueur : à savoir une demande de permis de construire en amont des travaux, puis la délivrance du certificat de conformité par le service de l’Urbanisme avant de pouvoir habiter les lieux.
En raison de la configuration du lotissement, aux pentes escarpées, son cahier des charges prévoit également “des tests géotechniques” et autres “études de sol avant la construction”.
“C’est aussi imposé par les services de la Direction de la construction et de l’aménagement et par la cellule du Plan de prévention des risques qui sont très méticuleux sur les études de permis de construire”, assure Fabrice Bohbote.
“On a affaire à un drame humain. Des gens auraient pu mourir. C’est quelque chose de difficile à appréhender. Quand vous êtes le lotisseur, ça vous fait de la peine (…) Je connais très bien les propriétaires de ce lot (…) Je ne me sens pas responsable, mais je suis de tout cœur avec eux. Ils peuvent compter sur tout mon soutien pour les aider”, conclut il.
La gendarmerie a posé des scellés sur la maison sinistrée et le parquet a ouvert une enquête pour “blessures involontaires”. Les investigations permettront de comprendre les raisons qui ont conduit à l’accident, mais aussi de déterminer d’éventuelles responsabilités.