Car suspectant qu’elle entretenait des relations avec d’autres hommes, son conjoint la frappait régulièrement, et l’avait même étranglée à deux reprises peu avant leur séparation.
Le 19 août dernier, après avoir découvert que son ex compagne résidait à Mahina chez un autre homme, il s’était rendu sur place, armé d’un couteau de cuisine.
Et une nouvelle altercation s’en était suivie. Dans l’échauffourée, le couteau était tombé à terre. La jeune femme l’avait alors saisi pour frapper à deux reprises son ex au thorax. Celui-ci s’était vu délivrer 10 jours d’ITT en raison de ses sérieuses blessures.
« Je n’avais pas l’intention de le piquer. J’ai essayé d’attraper le guidon de son scooter mais j’ai glissé. J’avais oublié que le couteau était dans mes mains« , a-t-elle expliqué à la barre.
Sauf que pour la procureure, il y a eu deux coups distincts ce qui, pour elle, exclut la légitime défense. La magistrate a donc réclamé une peine de trois années de prison avec sursis à l’encontre de la jeune femme.
Mais le tribunal ne l’a pas suivie. Lui a estimé que la prévenue avait agi en état de légitime défense. Il a prononcé sa relaxe pure et simple.
Les juges ont en effet considéré que la « situation était très spécifique du fait des violences nombreuses les jours et semaines » précédant les faits. Son geste était par conséquent « nécessaire et proportionné » aux yeux du tribunal.
« C’est un signal fort pour les femmes régulièrement battues comme ma cliente (…) Elle avait vraiment peur pour sa vie », s’est félicité son avocate, Me Hina Lavoye, à l’issue de l’audience.
Quant à son ex-compagnon, il ne percevra aucun dommages et intérêts pour ses blessures. Et il a été condamné à deux ans de prison, dont un ferme, pour les coups portés à la jeune femme.
Le parquet peut toutefois décider de faire appel du jugement.