Âgé de 75 ans, Papa Moarii, chasseur de sanglier expérimenté de la vallée de la Papenoo, n’a plus donné signe de vie depuis plus de 48 heures. Parti ce mardi avec trois autres hommes pour une partie de chasse sur le plateau de Tupa, sous une forte pluie, le septuagénaire se serait séparé du reste du groupe parti chasser de son côté, celui-ci perdant sa trace dans la soirée.
Leur soirée, puis journée de recherches demeurant infructeuses, ils se résolvent à contacter la famille du disparu qui, à son tour, contacte la gendarmerie et la protection civile mercredi en fin d’après-midi. Le Haut-commissariat a engagé l’hélicoptère Dauphin de la 35F pour effectuer les premières recherches, sans succès. 17 gendarmes dont une dizaine de l’antenne GIGN, équipée de deux drônes pour vérifier les zones moins accessibles, ont été déployés dès 6h ce matin. Ils sont accompagnés de 3 sapeurs-pompiers de Hitiaa O Te Ra effectuant des recherches en aval de la vallée, et d’une quinzaine de civils dont un médecin s’étant portés volontaires.
« Pour le moment, les éléments sont assez légers. On sait où et quand il a été vu pour la dernière fois, il s’agissait d’un lieu très précis » – le plateau de Tupa – où se concentrent les recherches, déclare le commandant Paul Dumont Saint-Priest. Le périmètre d’évolution du disparu devrait selon lui « être réduit au plateau » .
L’homme se rend « deux à trois fois par semaine » dans cet endroit qu’il connaît « dans le détail » , d’après le tavana Henri Flohr et n’y passe généralement qu’un jour ou deux avant de revenir . « Cela ne fait pas longtemps qu’il a pris sa retraite, en tant que serviteur dans l’église Sainte-Anne (…) tout ce qu’on peut encore dire, c’est de garder espoir » , déclare-t-il.
Responsable de la sécurité publique et civile de la commune, Philippe Vaitoare décrit « quelqu’un de prudent, qui connaît très bien sa vallée (…) Il aime marcher, il aime la nature » . Selon lui, Papa Moarii a pris pour habitude « tout seul » , sans que cela inquiète outre mesure sa famille.
Les recherches sont compliquées par la topographie escarpée de la vallée et l’absence de réseau téléphonique stable. En avril 2023, Ralph Taaviri, chasseur et militant du Tavini Huiraatira, avait perdu la vie après une chute sur les hauteurs de Punaauia.