Papy Ellis écope de 8 ans de prison

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Publié le 16/01/2019 à 16:44 - Mise à jour le 07/06/2019 à 16:36

Le délibéré dans l’affaire Papy Ellis est tombé ce jeudi matin, au terme de trois jours de procès. La peine de 8 ans de prison ferme requise la veille par le procureur de la République à l’encontre de Frédéric Ellis, le principal importateur d’ice dans cette affaire de trafic de stupéfiants, a été prononcée par le tribunal correctionnel de Papeete.
 
« C’est une peine sévère mais qui était attendue, j’avais préparé M. Ellis à ce que cette peine soit requise et qu’elle soit prononcée, a déclaré son conseil, Me Edouard Varrod, à l’issue de l’audience. Donc il s’y attendait, notamment au regard de son passé judiciaire. C’est-à-dire que ce ne sont pas tant les faits qui ont motivé à mon avis cette peine puisqu’on se rend compte que ce sont des quantités importées bien moindres que dans d’autres dossiers. Mais le passé de M. Ellis, qui avait été condamné en 1992 et 2002 devant la cour d’assises, a fait que le tribunal a retenu une peine exemplaire. »
 
C’est en effet la plus lourde peine prononcée. Juste derrière, il y a Poutoru Amaru, qui avait organisé plusieurs voyages pour servir ce trafic. Il écope de 6 ans ferme.
 
Jud Zimmerman, un citoyen américain également impliqué dans l’affaire, mais absent au procès car il a réussi à rejoindre les Etats-Unis malgré une interdiction de quitter le territoire, le suit de près avec une peine de 5 ans ferme, l’émission d’un mandat d’arrêt et une interdiction à vie de fouler le sol polynésien.
 
Eremoana Tamuera, arrivé libre, a quitté le palais de justice pour se rendre directement à Nuutania pour 4 ans. Seguel Manutahi, déjà en prison pour une autre affaire, écope de 3 ans supplémentaires.
 
Antoine Ohotua, qui comparaissait libre, est également parti en prison pour 18 mois. Quant aux deux mules de l’affaire, elles ont obtenu une peine de deux ans de prison dont un avec sursis.
 
Wylfrid Hauata a eu 30 mois de prison, dont 18 avec sursis, ce qui ramène sa peine ferme à un an. Une peine qu’il a déjà purgé, puisqu’il était en détention provisoire pendant ce laps de temps. Il est donc ressorti libre. Et Franckie Tumahai a obtenu la relaxe. Une nouvelle qui réjouit l’avocate de ces deux hommes.
 
« J’avais deux clients et mes deux clients sortent aujourd’hui, sourit Me Karina Chouini. Un est relaxé. Le tribunal a jugé que les éléments de preuve n’étaient pas rapportés et c’est exactement ce que j’avais plaidé. Mon autre client sort aujourd’hui. Mais puisqu’il a été condamné quand même pour complicité d’importation de stupéfiants, il a une amende douanière à payer, ce qui est un peu normal. »
 
En effet, mis à part Franckie Tumahai et Antoine Ohotua, les huit autres prévenus doivent payer solidairement une amende douanière qui s’élève à 161 millions de Fcfp.
 
« J’espère que ça va permettre aussi, pour les prochains jugements, de comprendre que le trafic de stupéfiants en Polynésie n’est pas acceptable, commente Me Chouini, qu’il n’amène rien de bon à part l’incarcération, des peines d’amende douanière qui sont assez lourdes pour des personnes qui pensaient trouver en ce trafic de stupéfiants un moyen de s’enrichir. En réalité, les trafics sont très souvent démantelés et il n’en ressort rien de bon. »
 

Rédaction web avec Sam Teinaore

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