Entendu par les enquêteurs, ce lundi matin, Léon Adam s’est entretenu dans la foulée avec TNTV. Vendredi soir, il a reçu par l’une de ses connaissances qui souhaite rester anonyme, la vidéo qui fait actuellement énormément de bruit. Et il a pris l’initiative de la diffuser sur les réseaux sociaux.
« La personne qui me l’a envoyée ne savait pas quoi en faire (…) Je savais qu’elle avait peur », dit-il. Il ajoute avoir rendu publiques les images « pour beaucoup de raisons » : « J’ai été agent dans la police municipale et j’ai donc prêté serment devant le procureur. Deuxièmement, ce n’est pas la première fois que je vois ce genre de chose et il y a aussi la violence de la vidéo en elle-même. C’est plus que choquant ».
« On n’a pas affaire à un échange de coups entre un agent et un jeune violent, mais à une personne sur une chaise roulante. En plus, ils étaient 4, armés. Je ne vois pas du tout la nécessité d’un tel acte. Pour moi, c’était trop », soupire-t-il.
« On a l’habitude que ce genre de choses soient rangées dans un placard. Là, je me suis dit :’non’. On va faire en sorte que les gens se sentent concernés : les pouvoirs publics, le président, la police elle-même et les représentants de la justice », poursuit Léon Adam.
Et la réponse des autorités ne s’est pas fait attendre. Il se dit « étonné » par cette « réactivité » avec la mise à pied immédiate des 4 policiers mis en cause et l’ouverture d’une enquête par le parquet de Papeete. « C’est fulgurant. Tout le monde s’est mobilisé », se félicite-t-il.
« On va laisser la justice faire son travail »
Il souligne que ces images ont également créé un sentiment de colère chez certains jeunes des quartiers de Taunoa, « prêts », selon lui, « à aller dans la ville pour montrer leur mécontentement ».
« J’ai essayé de les calmer en leur disant que tout le monde était dessus, que les agents allaient devoir faire face à leurs responsabilités, qu’il n’y a pas besoin d’aller plus loin. Le but, ce n’était pas d’attiser la colère des gens. Cette vidéo, c’est pour la victime et sa famille (…) On va laisser la justice faire son travail », explique-t-il.
L’auteur de la vidéo, lui, désire toujours rester anonyme. Selon Léon Adam, il ne souhaite pas être impliqué dans l’enquête, une « procédure longue et lourde », et il craint également d’éventuelles représailles.
« Le coupable, ce n’est pas celui qui a filmé (…) S’il veut rester anonyme, je le respecte et c’est ce que j’ai déclaré en audition (…) Ils m’ont dit que c’était important d’avoir son témoignage, qu’il n’avait rien à craindre. Mais c’est lui qu’il faut convaincre, pas moi », conclut-il.