21 kilos de ice. « Il s’agit de la saisie la plus importante depuis l’affaire kiki love » résume le procureur de la République, Hervé Leroy lors d’une conférence de presse ce matin dans les locaux de la DSP. « Une saisie historique » renchérit le commissaire divisionnaire de la DSP, Mario Banner. La découverte de la drogue est intervenue le jeudi 17 mars, lors d’un contrôle de titres et de documents des passagers d’un bateau de croisière en provenance de Hawaii et en escale à Raiatea.
« Un voyageur tahitien a débarqué et manifesté sa volonté de déposer une valise » rapporte le procureur. A l’intérieur, la police aux frontières découvre plusieurs boudins de 4,6 kilos. Mais ce n’est pas tout. L’inspection de la cabine permet ensuite la découverte d’autres valises du passager comportant elles aussi de nombreux boudins, pour une saisie totale de 21 kilos d’ice. Le parquet a saisi l’Office antistupéfiants (Ofast) ainsi que la DSP. Une enquête a donc été ouverte pour trafic de stupéfiants et associations de malfaiteurs.
Selon les premiers éléments de l’enquête, le croisiériste a été recruté comme mule et la drogue a été livrée à Los Angeles avant d’être convoyée dans le bateau de croisière. Il s’agit d’un homme de 27 ans, inséré dans la société et qui n’est vraisemblablement pas connu des services de police. Preuve que l’ice touche toutes les couches de la société.
A l’issue de quatre jours de garde à vue, celui-ci sera déféré ce lundi en fin de matinée au parquet, puis devant le juge d’instruction. Il encourt 10 ans de prison et près de 900 millions de Fcfp d’amende, ainsi que la confiscation de tous ses biens mobiliers et immobiliers.
« Compte tenu de la flambée des prix, cette saisie représente une somme colossale, soit 5 milliards de francs pacifique » indique le procureur. Les investigations doivent bien entendu se poursuivre pour cerner l’ampleur du réseau. « La lutte contre le trafic de stupéfiants est un enjeu sociétal majeur. On ne peut pas tolérer que l’ice gangrène la société, la déstabilise et porte atteinte à l’intégrité des Polynésiens » a poursuivi Hervé Leroy, considérant qu’il était inadmissible que « certaines personnes profitent depuis la crise d’un régime adouci et de la réouverture des frontières pour continuer à se livrer à un commerce qui génère des profits colossaux ».
Les forces de l’ordre estiment entre 10 000 à 12 000 le nombre de consommateurs d’ice. « Vu les quantités saisies, on peut penser qu’il y a des quantités échappées du même ordre », glisse le procureur. « Faites un calcul et vous arriverez à près de 100 kilos par an ».