C’est au petit matin qu’Aubert Rongomate, un habitant de Puohine, a découvert une tortue de 80 kilos échouée sur la plage aux abords de la propriété familiale. Ses blessures au crâne laissent deviner qu’elle a été fléchée au fusil de chasse sous-marine.
« En allant ramasser des saletés sur la plage, j’ai aperçu ce drôle de truc. Je n’ai pas fait attention sur le coup et je suis rentré. Ce matin à 5 heures, j’y suis retourné et j’ai encore vu ce truc-là. Je me suis dit : ‘bon, je vais aller voir’. Et c’était une tortue blessée », témoigne celui-ci.
Inquiet pour la survie du reptile, Aubert a rapidement contacté les associations de protection des animaux, mais aussi les autorités de l’île, pour savoir quels gestes adopter. En attendant l’arrivée des secours, il s’est occupé de l’animal comme il l’a pu avec le soutien de son épouse.
« J’ai paniqué parce que j’aime les animaux. J’ai appelé un peu partout et j’ai reçu des conseils des vétérinaires qui m’ont dit de prendre une serviette mouillée pour la couvrir. C’est ce que j’ai fait. J’ai aussi ajouté des branchages et j’ai continué à l’arroser. J’avais pitié d’elle », ajoute le sauveteur du jour.
La police municipale de Taputapuatea est finalement arrivée sur place aux alentours de 11 heures. Les agents se sont chargés de transporter l’animal vers le cabinet vétérinaire d’Uturoa.
« La tortue est tombée sur une bonne famille. Si elle était tombée sur de mauvaises personnes, elle aurait fini en repas », souligne Marc Tiatia, l’un des mutoi qui est intervenu.
L’animal sera prochainement transféré à Bora-Bora pour recevoir des soins au sein du « turtles center ». Prise d’affection pour le reptile, la famille Rongomate a décidé de le baptiser Teora : la vie.
Pour rappel, le braconnage d’espèces protégées est passible d’une amende de 980 000 Francs, d’une année de prison et de la saisie du matériel ayant permis la commission de l’infraction.