A la barre, l’accusé a déclaré qu’il avait l’impression « d’avoir été jugé dans les médias avant même son procès ».
Incarcéré au lendemain des événements dramatiques du 14 septembre 2015, l’accusé raconte des conditions de détention très difficiles: « tout le monde était contre moi, les détenus, les surveillants. Je ne pouvais pas faire ce que je voulais dans la cellule. Je ne pouvais même pas faire mes besoins ou même me moucher ». Il exprimera des regrets et demandera pardon à la famille de Sandy Ellacott: « Tous les jours je regrette ce que j’ai fait… J’aurais préféré mourir à la place de Sandy. De tout mon coeur, je demande pardon à la famille et à toute la population de Bora ». L’accusé est décrit par ses proches comme quelqu’un de gentil et serviable, son employeur, cité comme témoin, a encore du mal à croire qu’il a pu tuer quelqu’un: « il est tellement gentil. Je ne l’ai jamais vu violent ou agressif envers qui que ce soit ». Lors des débats sur la personnalité de l’accusé, un courrier du proviseur du lycée professionnel d’Uturoa avait été évoqué. Courrier adressé aux parents de l’accusé et dans lequel le proviseur fait état d’un acte citoyen. L’accusé avait prodigué à l’un de ses camarades les gestes de premiers secours alors qu’il se trouvait en difficulté.
Maître Vincent Dubois, l’avocat de la famille de la victime a rapidement mis fin aux descriptions dithyrambiques faites par les proches de l’accusé, en rappelant que Sandy Ellacott est mort des suites de multiples fractures et lésions à la tête et au thorax: « Il ne l’a pas frappé qu’une fois, il s’est acharné sur lui. Il l’a frappé à coups de poings, de pieds, puis il lui a sauté dessus à pied joint. Il a même essayé de l’achever en tentant de lui rouler dessus avec une voiture ».
Toujours sur l’enquête de personnalité, l’avocat général, José Thorel a demandé à l’accusé s’il se considérait comme quelqu’un de violent. Question à laquelle il répond par la négative. Mais lorsqu’il évoque les disputes avec sa concubine ce dernier considère que donner une gifle n’est pas un acte violent.
Pour rappel, lors de la nuit dramatique du 13 au 14 septembre 2015, l’accusé n’avait consommé ni alcool, ni stupéfiant. Il n’arrive toujours pas à expliquer le déchaînement de violence qui l’a conduit à enlever la vie à Sandy Ellacott.