Une panne de radar à l’origine de l’échouage du Ping Tai Rong à Anuanurunga

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Le Bureau d’enquêtes sur les évènements en mer (BEA Mer) a rendu ses conclusions quant à l’échouage du palangrier chinois Ping Tai Rong 49, survenu le 23 juillet 2021 à Anuanurunga dans les Tuamotu Nord-Ouest. Selon le document, « un problème technique » sur le radar du navire et une mauvaise lecture de la carte électronique sont à l’origine de l’accident.

Publié le 13/12/2023 à 10:12 - Mise à jour le 13/12/2023 à 17:03

Le Bureau d’enquêtes sur les évènements en mer (BEA Mer) a rendu ses conclusions quant à l’échouage du palangrier chinois Ping Tai Rong 49, survenu le 23 juillet 2021 à Anuanurunga dans les Tuamotu Nord-Ouest. Selon le document, « un problème technique » sur le radar du navire et une mauvaise lecture de la carte électronique sont à l’origine de l’accident.

Selon le rapport du BEA Mer, le Ping Tai Rong 49 avait passé quelques mois autour de Guam où la pêche n’était pas très bonne. Le capitaine du palangrier a donc décidé « de rallier une autre zone, en eaux internationales au Sud des Tuamotu ». « Le radar a un problème technique et ne peut pas être utilisé pour naviguer. Le personnel de quart se fie à l’AIS pour l’anticollision. L’officier de quart suit une route au sud-est tracée par le capitaine sur la carte électronique du bord. Le 23 juillet 2021 vers 2h30 heure locale, le navire s’immobilise, il s’est échoué sur l’atoll d’Anuanurunga (…) Le bord alerte les secours en déclenchant sa balise de détresse », indique le rapport.

La carte électronique était en outre « réglée sur une très petite échelle », Tahiti apparaissant toujours sur celle-ci alors que l’île se trouvait à 370 milles. « Avec un radar en marche, les marins de quart auraient immédiatement perçu le danger. Ils auraient été à même de faire une vérification de leur position en croisant différences sources d’aides à la navigation, le radar avec la position satellite et la carte électronique », estiment les enquêteurs du BEA mer.

« Malgré sa grande expérience, le capitaine a sous-estimé l’importance de l’absence de radar. Les officiers du bord n’ont pas mieux apprécié la situation, ou, du moins, n’en n’ont pas fait part au capitaine. La décision de poursuivre la route sans radar fonctionnel est facteur contributif de l’accident. Si rien ne permet de faire un lien, pour cet accident, entre la durée d’embarquement des marins et leurs prises de décisions, il est toutefois à noter qu’ils sont tous embarqués depuis trois mois, ce qui peut avoir des conséquences sur le mental des marins et leur aptitude à maintenir leur niveau de vigilance », ajoutent-ils.

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Le BEA Mer tire deux « enseignements » de cet échouage. En premier lieu, que « les marins de cette compagnie parlent peu ou pas du tout le langage normalisé maritime international » et qu’ils sont « incapables de communiquer avec l’extérieur sans passer par leur compagnie ou un agent interprète, y compris en cas d’urgence et de besoin de secours ». « Ils ne sont pas non plus capables de prendre connaissance et d’appliquer les règlements locaux ». En second lieu, que « les compétences du capitaine ne lui ont pas permis d’apprécier comme il se devait de l’importance de disposer d’un radar fonctionnel ».

Les enquêteurs recommandent « de mettre en place une instruction spécifique afin d’être en mesure de suivre l’état de fonctionnement des appareils du bord », de « s’assurer du bon niveau de qualification de ses capitaines et officiers quant à l’usage des cartes électroniques » et, enfin, « de fournir à ses capitaines les textes des règlements locaux traduits en Chinois ».

Peu après son échouage, le navire s’était disloqué en trois morceaux. Il a ensuite été dépollué et démantelé. « Aucune trace de pollution ou de dispersion de la carcasse du navire n’a été observée, les soutes, cales, réservoirs et cabines ayant été intégralement vidés », note le BEA Mer.

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