Violences policières : les quatre policiers mis en cause reconnaissent une main courante « pas conforme à la réalité »

Publié le

Le parquet a confirmé, ce lundi, que les quatre policiers mis en cause dans des faits de violences sur une personne handicapée, vendredi dernier, ont menti dans la main courante qu'ils avaient déposée à l'issue de leur intervention. "Cette main courante ne faisait aucune mention des faits révélés par la vidéo" , précise le parquet.

Publié le 30/09/2024 à 11:31 - Mise à jour le 30/09/2024 à 12:03

Le parquet a confirmé, ce lundi, que les quatre policiers mis en cause dans des faits de violences sur une personne handicapée, vendredi dernier, ont menti dans la main courante qu'ils avaient déposée à l'issue de leur intervention. "Cette main courante ne faisait aucune mention des faits révélés par la vidéo" , précise le parquet.

Mis en cause pour des violences commises sur une personne handicapée dans la soirée du vendredi 27 septembre, les quatre policiers impliqués ont reconnu avoir menti dans leurs déclarations rapportées dans une main courante, informe le parquet ce lundi dans un communiqué.

Lire aussi – Violences sur une personne en fauteuil roulant : les policiers ont menti dans leur déclaration

Pour rappel, sur une vidéo filmée de nuit vendredi et largement diffusée sur les réseaux sociaux, depuis le balcon d’un immeuble, quatre policiers (deux gardiens de la paix âgés de 45 et 31 ans et deux policiers adjoints âgés de 27 et 23 ans) ont été vus entourant un homme en fauteuil roulant. L’un des agents avait soulevé le fauteuil et fait tomber l’homme à terre. Ce dernier était parvenu à s’asseoir au sol, mais le même policier lui avait asséné un coup au visage et l’homme était à nouveau tombé.

Les policiers ont ensuite déposé une main courante, omettant les détails révélés par la vidéo. Celle-ci précisait que l’individu appréhendé, un homme de 48 ans hospitalisé en raison d’un abcès à la jambe, était « peu coopératif » et avait tenu des propos outrageants à leur égard. « Il était mentionné que l’interessé s’était blessé consécutivement à une chute survenue dans la rue, en l’absence d’intervention extérieure » , précise le parquet.

Une version sur laquelle tous les policiers sont revenus à l’issue de leur garde à vue, samedi. L’auteur du coup, le policier adjoint âgé de 27 ans, a ainsi expliqué avoir fait chuter l’homme « involontairement, puis lui avoir porté un coup par énervement » , arguant de l’état d’ivresse de la victime qui « ne cessait de les insulter » . Une version soutenue par ses trois collègues. « Ils reconnaissent tous les quatre que la main courante rédigée ultérieurement n’était pas conforme à la réalité »

La victime, quant à elle, n’a pas déposé plainte ni été entendue. Les quatre policiers vont être entendus ce lundi par un juge d’instruction dans le cadre d’une enquête pour des faits de violences volontaires aggravées commises par des personnes dépositaires de l’autorité publique, en réunion et sur une personne vulnérable, ainsi que pour des faits de faux. Des faits passibles de 7 ans d’emprisonnement.

Dernières news

Activer le son Couper le son