« Si elle n’avait pas évité le véhicule, elle ne serait plus là », a soufflé le procureur. Le 18 octobre dernier, cette jeune douanière effectuait une patrouille, à Punaauia, avec 6 de ses collègues. Aux alentours d’1 heure du matin, les fonctionnaires, qui circulaient pour l’occasion en voitures banalisées, ont décidé de réaliser des contrôles sur le parking de la plage publique faisant face à la station-service. « Un lieu connu » pour les trafics.
Trois d’entre eux ont mis pieds à terre et sont retrouvés face à une voiture dont le chauffeur a enclenché la marche arrière, puis la marche avant. « Service des douanes, arrête-toi », lui ont lancé les fonctionnaires sans que l’individu n’obtempère. Bien au contraire. Il a décidé de passer en force, percutant au passage la jeune femme avec son pare-chocs. Victime d’un « gros épanchement » au genou, la douanière s’est vu délivrer un arrêt de travail de 10 jours.
La voiture du mis en cause a quant à elle été retrouvée peu de temps après dans une servitude de la commune. Mais dans sa fuite, le fugitif a eu la mauvaise idée de faire tomber… son téléphone portable. Ce qui a grandement facilité le travail des enquêteurs pour l’identifier et l’appréhender.
« J’ai cru que c’étaient des gars qui voulaient s’en prendre à moi »
Le prévenu
Depuis son box, au tribunal, le trentenaire a joué profil bas, assurant qu’il n’avait pas compris qu’il se trouvait face aux forces de l’ordre. « Quand ils sont arrivés, il n’avait pas de gyrophare et c’était une voiture blanche. On ne voyait pas bien que c’étaient les douaniers. J’ai cru que c’était des gars qui voulaient s’en prendre à moi. J’avais déjà eu des problèmes avec un bande de jeunes ce soir-là. J’ai paniqué », a-t-il juré.
Pour aggraver son cas, les gendarmes se sont rendu compte, lors de la garde à vue, que l’intéressé était recherché pour d’autres faits plus anciens, notamment une conduite sous l’emprise d’ice et de cannabis.
Et ses explications, le procureur les a balayées d’un revers de manche. « Madame était en uniforme. Il était parfaitement au courant des fonctions des deux équipages », a martelé le magistrat, ajoutant que les fonctionnaires avaient également effectué « des sommations verbales à plusieurs reprises ».
« Je ne pense pas qu’il a eu la volonté d’écraser la douanière. C’est quelqu’un qui essaye de s’en sortir, il le souhaite vraiment », a tenté, de son côté, l’avocate du mis en cause, sans trop y croire.
Le prévenu, papa depuis quelques jours, a finalement écopé d’une peine de 18 mois de prison ferme et a été conduit en cellule après le rendu du jugement. Il devra également verser 120 000 francs de dommages et intérêts à la douanière.