Le 10 novembre 2022, le prévenu s’était assis, dans la rue, à côté d’un jeune adolescent de 12 ans qui sortait de son collège, situé dans le centre de Papeete. « Il m’a caressé la jambe et m’a demandé si je voulais faire l’amour », avait-t-il confié aux enquêteurs de la DSP.
La victime avait eu la présence d’esprit de prendre en photo son agresseur à l’aide de son téléphone portable, facilitant son identification. Les policiers étaient ensuite parvenus à le localiser sur le lieu où il effectuait…un travail d’intérêt général en raison d’une précédente condamnation. Et employé depuis quelques jours à peine, il avait déjà fait parler de lui.
« Il travaillait avec moi dans le cagibi. Il avait l’air d’un pervers, comme s’il voulait me sauter dessus (…) quelques heures plus tard, j’ai senti sa main sur mes fesses », avait témoigné une employée. Des faits pour lesquels l’homme était également poursuivi.
Placé en garde à vue, celui-ci avait expliqué aux enquêteurs avoir été sous l’effet de l’alcool au moment des faits. « Quand tu es saoul. Tu ne peux pas t’empêcher. Quand tu as envie de toucher, tu touches », avait-il lâché sans détour.
« Il a peur d’être kidnappé »
Un psychiatre au sujet de la jeune victime
En revanche, il avait nié toute caresse sur le jeune adolescent. Un enfant pourtant encore traumatisé, selon le psychiatre qui l’a examiné. Le médecin a en effet relevé « un sentiment d’insécurité constant », de « l’anxiété », des « cauchemars » et une « hypervigilance ». « Il a peur d’être kidnappé et violé. Un suivi thérapeutique est fortement préconisé », a-t-il écrit dans son rapport.
Quant au profil du mis en cause, il s’est révélé des plus inquiétants. Le psychiatre a conclu à des « traits de personnalité psychotique ». « Un trouble de l’identité sexuelle avec quelques tendances pédophiles » laissant craindre « un risque de récidive important ».
En raison de son profil, et du fait qu’il était déjà connu de la justice, le procureur a requis une peine de 18 mois de prison ferme avec mandat d’arrêt, l’homme ne s’étant pas présenté au procès.
Le tribunal s’est montré finalement plus clément. Le prévenu a écopé de 3 mois de prison ferme. Son nom sera également inscrit au Fichier national des auteurs d’infractions sexuelles.