En juin 2020, les gendarmes s’étaient invités au domicile du planteur à Teva I Uta et avaient mis la main sur une soixantaine de plants de paka et sur 158 grammes d’herbe séchée. Le trentenaire avait investi plus de 200 000 francs de matériels pour sa culture, notamment une climatisation et un déshumidificateur d’air.
La production était destinée à sa consommation personnelle, a-t-il assuré, ainsi qu’à certains de ses proches, trois d’entre eux comparaissant à ses côtés pour simple usage. Interrogé par le tribunal sur l’origine de sa plantation, le principal mis en cause s’est révélé très bavard. Il a expliqué qu’il consommait du paka depuis ses 15 ans qu’il ne parvenait pas à arrêter.
« Je ne voulais plus en acheter car je dépensais trop. Et je m’intéressai à ce que je fumais. J’ai voulu faire mon propre produit pour consommer sainement sans utiliser de produits chimiques. C’est comme un fruit. Tu peux faire du bio », a-t-il poursuivi devant le président interloqué : « on parle quand même de produit illicite ».
« On n’est pas dans une multinationale, mais on a quand même une petite organisation », a estimé de son côté la procureure, avant de réclamer 8 mois de prison ferme à l’encontre du trentenaire déjà connu de la justice pour des faits du même ordre.
Des réquisitions sévères, aux yeux de l’avocat du prévenu Me James Lau : « Nous sommes encore dans le tout répressif. La loi change, les mentalités changent. On est dans un période transitoire pour le cannabis en Polynésie. Le Pays prend actuellement une loi de Pays. Tout cela sera règlementé dans les mois à venir et on dit prison ferme ? Nous sommes ici dans la seule consommation ».
Une plaidoirie qui n’a pas eu d’effet sur le tribunal. Il a suivi peu ou prou les réquisitions du représentant du parquet et a condamné l’homme à 6 mois de prison ferme. Ses proches ont écopé de sursis et d’amende.