Les forces de l’ordre étaient intervenues au petit jour, ce samedi, pour disperser le très grand nombre d’amateurs de cars bass rassemblés, samedi, sur le site de Nive’e, à Hitia’a O Te Ra. Outre les nuisances sonores, une partie d’entre eux « dansaient » sur la route, faisant craindre des accidents.
Mais certains fêtards n’étaient pas vraiment disposés à rentrer chez eux. Tel le prévenu, 20 ans, qui n’entendait pas poser sa bière, ni aller se coucher.
Alors que le policier lui demandait de quitter les lieux, il lui a décoché un coup de poing au visage. Bilan des courses : un traumatisme crânien avec hématome et 5 jours d’incapacité totale de travail.
« Cela fait 7 ans que je fais ce métier, et je n’ai jamais reçu de coups au visage. Ce qui est arrivé est inadmissible. Je comprends qu’ils aient envie de faire la fête, mais pas de cette façon », a témoigné la victime qui s’est présentée à la barre avec un large bandage sur une partie du crâne.
« Je devais fêter l’anniversaire de mon fils, et je n’ai pas pu le faire », a-t-il soufflé. Le policier s‘est constitué partie civile, mais n’a pas souhaité demander de dommages et intérêts : « Ce n’est pas pour ça que je suis là ».
« Ces sites ne sont pas des zones de non-droit »
La procureure
Pour la procureure, les « troubles liés à ces sites » de rassemblement de cars bass, dans « un contexte d’alcoolisation massive (…) sont une véritable difficulté à Tahiti ». « Ces sites ne sont pas des zones de non-droit. Le voisinage n’en peut plus de devoir subir ces agressions sonores et des personnes qui s’alcoolisent », a-t-elle tonné.
L’avocat du jeune homme a, lui, fait valoir que les amateurs de cars bass étaient des « passionnés » qui revendiquent depuis des années un lieu qui leur soit dédié. « Il y a une absence de réaction de autorités. Ils ne sont pas entendus », a-t-il plaidé en demandant la clémence du tribunal pour son client.
Sans casier judiciaire jusqu’ici, ce dernier a finalement été condamné à 8 mois de prison avec sursis. « C’est un très ferme avertissement. Il faut absolument vous tenir à carreau », lui a lancé la présidente avant qu’il ne quitte les lieux.