La première session d’assises s’est ouverte ce lundi, avec le procès d’un homme de 30 ans accusé d’avoir violé une touriste américaine à Taravao, en décembre 2022. La victime, qui cherchait son chemin, avait accepté de suivre l’agresseur présumé, qui l’aurait ensuite violée dans une maison abandonnée. La jeune femme avait eu la présence d’esprit de photographier la plaque d’immatriculation du deux-roues, ce qui avait permis aux gendarmes d’identifier le suspect et de l’appréhender.
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Aujourd’hui, la Cour s’est attachée à examiner le profil de l’accusé. La victime, qui a tenu à faire le voyage pour assister au procès, a également témoigné de son traumatisme à la barre. « Elle voulait aller faire de la randonnée et marchait au bord de la route, elle ne parle pas français, raconte son conseil, Me Teremoana Hellec, qui livre ensuite la version de sa cliente. Elle tombe sur celui qui est accusé de l’avoir violée, qui s’arrête à sa hauteur. Elle essaye de lui expliquer qu’elle veut se rendre à tel endroit pour faire de la randonnée, lui montre son application. Lui ne parle pas anglais, mais l’embarque sur son scooter. Au bout d’un moment, ils se retrouvent dans un petit chemin au bord d’une cabane complètement abandonnée. Et là, ma cliente explique qu’elle a été violée avec force par celui-ci » .
La victime explique avoir été violée une seconde fois, non loin, dans la cabane. Elle aurait ensuite réussi à contacter ses amis pour se rendre à la gendarmerie. Les analyses médico-légales réalisées le soir-même ont révélé des lésions très importantes au niveau des parties intimes. « Notre ligne est d’expliquer qu’à aucun moment, elle n’a été consentante. Que tout le long, elle lui a expliqué et lui a signifié et elle lui a montré qu’elle n’était pas consentante. Et que quand on dit ‘non‘ en français et ‘no‘ en anglais, on comprend parfaitement qu’elle n’est pas consentante » .
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L’accusé, sans antécédents judiciaire, dément tout acte de viol. Son ex-compagne, qui a également témoigné à la barre ce matin, déclare avoir subi des relations forcées lorsqu’elle était en couple avec lui, avant de se rétracter, laissant place au doute sur sa perception du consentement… et celle de son ex-conjoint. « C’est un dossier qui est de toute façon compliqué parce qu’on n’est quand même pas, à mon sens, dans un viol caractérisé, en tout cas, en ce qui concerne mon client. Il y a un gros problème au niveau de la perception du consentement des deux côtés, explique Me Béatrice Eyrignoux. Et de la façon dont ça se passe du côté des États-Unis et peut-être aussi du côté de la Polynésie dans certaines circonstances » .
Connu également pour ses déboires alcooliques, parfois violent dans ses propos, l’accusé, placé sous bracelet électronique, est décrit comme peu loquace. Il encourt jusqu’à 15 ans de prison.